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Brexit - Les conséquences du Brexit sur le secteur alimentaire

Christelle - Webmaster Agri44 Loire-Atlantique agricole
Le 19/04/2017 à 13:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Brexit  - Les conséquences du Brexit sur le secteur alimentaire

Le centre de recherches en économie RaboResearch a présenté fin mars un rapport dédié au futur du secteur alimentaire au Royaume-Uni post-Brexit, en dressant la liste des perdants et des gagnants pour trois scénarii possibles.

47,5 livres de produits alimentaires et agricoles sont importés au Royaume-Uni chaque année, soit 60 % de l'alimentation des Britanniques, ce qui en fait un pays très dépendant, et surtout de l'Union Européenne puisqu'elle lui fournit 71 % de ses importations. A cela, s'ajoutent 17 % de travailleurs immigrés dont 7 % d'Européens. Cette proportion d'étrangers atteint jusqu'à 41 % dans l'industrie alimentaire. Dépendant de l'UE en ce qui concerne son approvisionnement en nourriture et en main d'œuvre, le Royaume-Uni l'est aussi à l'égard du reste du monde, et en particulier de l'OMC avec qui, il doit dans un premier temps définir le calendrier auquel devront être pris les futurs accords en matière de taxes douanières. Reviendra ensuite au gouvernement de Theresa May (Première ministre britannique) de développer sa propre politique commerciale. Les taxes douanières pesant sur les secteurs alimentaire et agricole étant assez élevées, leur négociation est particulièrement sensible et s'ajustera en fonction de trois variables : la clause de la nation la plus favorisée (NPF) qui sera appliquée aux échanges entre Union européenne et Royaume-Uni, le potentiel à remplacer les importations européennes par la production britannique et la possibilité à substituer de nouveaux partenaires aux clients européens.

Trois scénarii pour un accord

Quel Brexit ? RaboResarch a imaginé trois issues extrêmes dont la solution réside probablement, néanmoins, en leur combinaison. 

  • La première option consiste à geler les flux commerciaux actuels. Ainsi, les quotas de libre-échange seraient réservés temporairement aux échanges actuels tandis que tout nouveau mouvement commercial se verrait imposer des taxes supplémentaires. Les agriculteurs britanniques pourraient sortir gagnants de ce scénario en bénéficiant d'une livre dévaluée et d'une croissance britannique dopée. Le rapport estime, en effet, que la dévaluation de 1 % de la livre correspond à une hausse de 100 millions d'euros de valeur ajoutée à l'agriculture britannique. Une dévaluation de 15 % étant attendue, les agriculteurs peuvent tabler sur un gain de 15 milliards d'euros à la valeur de leur production. Néanmoins, le remplacement encore incertain des 3,2 milliards alloués par la PAC laisse peser un sérieux doute sur les exploitants britanniques. D'autre part, les secteurs dont la croissance est tributaire des échanges internationaux seraient profondément fragilisés. 
  • La deuxième perspective envisagée par RaboResearch est le protectionnisme. Les quotas de libre-échange seraient drastiquement réduits et de nouvelles taxes douanières apparaîtraient parallèlement. Les agriculteurs pourraient également être favorisés, car héritant du bénéfice d'une plus grande protection face aux importations. De l'autre côté de la balance, les grands perdants seraient les pays européens qui se priveraient d'un débouché de taille, perte partagée par les exportateurs britanniques, l'industrie alimentaire outre-Manche mais aussi les consommateurs anglais qui verraient leur pouvoir d'achat baisser en raison de l'inflation de l'alimentation combinée à une dévaluation de la monnaie et à une hausse des prix. 
  • Troisième régime possible : « The Great Global Britain Scenario » c'est-à-dire le libre-échange dont les principaux bénéficiaires deviendraient les consommateurs britanniques ainsi que leur industrie alimentaire tandis que les pays non-européens se trouveraient également favorisés. Le revers reviendrait par contre aux agriculteurs anglais et aux exportateurs européens, alors exposés à une compétition accrue sur le marché britannique.

Conséquences sur les différentes productions

Fruits, légumes, fleurs et huile d'olive continueront de cheviller le Royaume-Uni à l'Union européenne puisqu'ils n'ont pas de fournisseurs alternatifs. Néanmoins, l'apparition de taxes nouvelles, notamment en cas de scénario protectionniste, générerait une augmentation des prix et aurait donc un impact négatif sur la consommation. 

Quant au lait, à la viande ou encore aux pommes de terre surgelées, ils sont largement importés. Actuellement, la plupart sont fournis par les pays européens comme c'est le cas pour quasiment 100 % des produits laitiers et de la viande de porc importés. L'hypothèse protectionniste verrait les importations en provenance de l'UE chuter au profit des non-Européens qui pourraient réaliser des profits à l'occasion de l'ouverture d'un nouveau marché. Le Royaume-Uni s'éviterait par exemple de payer des taxes à deux reprises sur les produits exotiques en contournant l'UE, point de transbordement, et en devenant le nouveau client direct des pays tiers. 
D'autre part, le scénario libre-échangiste mettrait l'Europe et les autres pays en compétition, les tarifs préférentiels cessant d'exister. Enfin, les taxes douanières étant appliquées à la fois sur les matières premières, les produits semi-transformés et transformés, le Royaume-Uni post-Brexit aura tout intérêt à assembler ces produits sur son territoire, et non plus dans les pays de l'UE. Se posera alors le problème de la main d'œuvre car les travailleurs européens risquent d'être découragés devant les nouvelles démarches administratives exhaustives couplées à la baisse des salaires, conséquence elle-même de la dévaluation de la livre. 
L'agriculture rencontrera également des problèmes de valorisation puisque la réduction de ses débouchés rendra ses produits à la fois plus chers et plus difficiles à vendre.

   

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