Climat - Le gel a frappé fort, très fort

Le printemps 2017 s'avère très cruel pour les vignerons et les arboriculteurs du département. En deux nuits, certains ont perdu 100 % de leur récolte annuelle. L'évaluation des dégâts est en cours.

En vignoble nantais, personne ne voulait croire que le gel frapperait deux années de suite. Un tel enchainement de malchance paraissait impossible… Durant les deux nuits, de mardi 25 à mercredi 26, et de mercredi 26 à jeudi 27, le thermomètre est descendu bien au-dessous de zéro, en vignoble nantais, et pendant plusieurs heures…  

Nadège Brochard, de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique,  ne peut pas encore faire une évaluation exhaustive des dégâts : « Mais j'ai peur que la vague de gel n'ait été plus vaste que l'an passé : il semble que des secteurs qui n'avait pas gelé  en 2016 ont gelé cette année. Dans le Pays de Retz, et sur la côte notamment. C'est comme si une énorme vague de froid s'était étendue d'Est en Ouest ».

Tel chez ce propriétaire de vignes à  Aigrefeuille sur Maine : «  Nous avons gelé ce 27 au matin, alors que d'habitude nous ne gelons pas ». «  Nos vignes sont exploitées par un jeune qui vient de s'installer… Il n'est  même pas sûr qu'il puisse survivre à sa première année ! » se désole-t-il.

Pour tenter de sauver leurs récoltes, plusieurs vignerons ont fait des feux de paille durant les nuits les plus froides

«  Certains viticulteurs ont testé la  pulvérisation de produits à base de sucre qui pourraient aider les cellules végétales à mieux résister au froid », commente Nadège Brochard, mais il n'y a pas vraiment de reculs sur l'efficacité de ces méthodes.

La seule méthode vraiment efficace et attestée est celle de l'aspersion d'eau : une gangue de glace se forme autour des jeunes pousses, qui les maintient à zéro degré.  A notre connaissance, un seul domaine en est équipé en vignoble nantais : celui des Frères Couillaud, à La Regrippière.  «  Nous avons 17 ha de chardonnay protégés ainsi depuis 1991 », commente Vincent Dugué, l'un des associés. «  Nous avons donc du recul sur cette technique, et, pour peu que l'alarme fonctionne correctement, nous savons qu'elle est efficace :  nous avons fait fonctionner ce système les deux dernières nuits. Mais nous avons été touchés par le gel sur d'autres parcelles. »

Arboriculture : pas vu depuis 20 ans !

Le gel n'a pas été cruel seulement avec les vignerons : les arboriculteurs aussi ont été touchés ! Et pourtant, eux y sont encore beaucoup moins habitués que les vignerons ! «  La dernière fois qu'un gel nous a touchés, c'était en 1997 ! », rapporte Gaëtan Luzet, arboriculteur à Belligné. Lui-même est assez peu touché par le gel, mais certains de ses collègues, plutôt juste au bord de la Loire, le sont très durement.

«  Nous avons un jeune arboriculteur qui a perdu 100 % de sa récolte à Varades », se désole-t-il. «  Il a fait 4°C la nuit dernière chez lui  : lorsque le gel frappe les fruits en formation, c'est fini, toute la récolte est perdue ! ».