La session chambre du 20 septembre dernier a dressé un bilan bien morose de la situation agricole actuelle, entre crises économiques, crise morale, absence de solidarité des filières et de la société.
Pour leur session du 20 septembre dernier, les membres de la chambre d'agriculture affichaient une mine morose. En cause, non pas le blues de la rentrée, mais la crise agricole : « Peu de productions y échappent ! », commente Gilles Le Maignan, économiste à la chambre de région.
Cette session, qui s'est tenue en présence du préfet, Henri-Michel Comet, a fait le constat non seulement des crises économiques que vivent les productions, mais aussi des nombreux manquements des politiques, et de la société, à l'égard du monde agricole.
Gestion des risques pas équitable
Ainsi, des responsables, tels Carmen Suteau, pour la viticulture, ou Christophe Sablé, pour l'élevage, ont pointé les aberrations du système concernant la gestion des risques (climatiques, économiques, voire sanitaires) : « Il n'y a aucune solidarité de la filière, tout repose sur l'agriculteur ». « Il faut revoir le système d'assurance, il n'est pas du tout adapté ».
Durant cette session, et devant les situations plus que critiques décrites par le CER (entre 10 et 20 % d'exploitations n'ont plus de fonds de roulement ou plus de capitaux propres !), on a aussi beaucoup parlé crise morale, démotivation, craintes pour l'installation…
Certes, des éléments positifs ont quand même été soulignés, notamment par le Préfet : étiquetage de l'origine des viandes, mise en place des circuits courts en restauration collective, simplification administrative, PCAE, sans oublier, la solidarité nationale qui s'est exprimé via le Plan de soutien à l'élevage.
Ne compter que sur soi-même…
Dans ces circonstances, c'est une nouvelle fois en eux-mêmes et dans leurs organisations professionnelles que les agriculteurs vont devoir chercher des solutions. Pour les plus en difficulté, il y a bien sûr le BCAO (lire ci-dessous) ; les autres pourront trouver, en particulier à la chambre d'agriculture, un ensemble d'accompagnements, individuels ou en groupe, qui pourront les aider à s'adapter aux contextes nouveaux : en techniques, certes, mais surtout en outils de gestion, tableaux de bord, management d'entreprise… Sans oublier l'innovation, qu'elle soit énergétique, numérique, commerciale, organisationnelle, voire financière. Cette crise généralisée est peut-être l'opportunité d'explorer de nouvelles pistes : « Notre modèle est sans doute à revoir, à réinventer », estime Jacques Lemaitre.
Oser faire appel au BCAO
Le nombre de dossiers traités par le BCAO a augmenté ces derniers mois, mais il n'est pas encore le reflet de la réalité du terrain. Pourtant, cet outil, qui existe grâce aux partenaires, en particulier le conseil départemental que Jacques Lemaitre a remercié, a pour vocation de permettre aux exploitations agricoles de continuer leur activité. Actuellement, plus de 8 sur 10 continuent après leur passage au BCAO. Et plus les exploitations y font appel tôt (dès que s'annoncent les premiers défauts de paiement), plus les chances de continuer sont élevées. Pour contacter le BCAO : 02 53 46 60 38 ou bcao@loire-atlantique.chambagri.fr.
Plus d'informations dans votre édition 'papier' de Loire-Atlantique Agricole, du 23 septembre 2016.