Les assemblées de section constituent des moments importants de la vie d'un groupement de défense sanitaire départemental. Ces dernières semaines, le GDS 44 en a organisé sept, à travers tout le territoire ligérien. Au total, près de 400 éleveurs y ont assisté. Au cours de ces journées, le thème central du parasitisme en bâtiment a été abordé.
Les problèmes sanitaires liés aux infections parasitaires en bâtiment sont en effet en recrudescence, résultats de l'augmentation des densités d'animaux et des temps de séjour en bâtiment.
Le coût d'une infection parasitaire ne se limite pas aux traitements mis en œuvre (4 à 7 euros par veau et par traitement). Il est surement bien supérieur, mais difficile à évaluer, car une infection parasitaire provoque des retards de croissance, mais constitue également un facteur favorisant l'apparition d'autres infections, virales ou bactériennes (1) : « Il y a très souvent association de malfaiteurs », décrit Caroline Lantuejoul, vétérinaire conseil au GDS. « Aujourd'hui, 40 % des diarrhées néonatales sont à cryptosporidies et dans 67 % des cas il y a association avec d'autres germes ».
Lutter sans éradiquer
Toutefois, la lutte contre un parasite ne s'envisage pas exactement de la même façon que la lutte contre un pathogène. En effet, un parasite est généralement un organisme qui « cherche à se faire discret » et « dont la vocation n'est pas de tuer son hôte ». En outre, traiter fréquemment et systématiquement contre un parasite risque, d'une part, de ne pas permettre à l'hôte de développer son immunité contre celui-ci et, d'autre part, de faire apparaitre à moyen terme des résistances chez l'organisme ciblé.
Développer l'immunité naturelle
La plupart du temps, la présence du parasite dans l'hôte ne provoque pas de symptômes, et c'est bien à un niveau « d'équilibre acceptable », qu'il est préférable d'aboutir. Pour parvenir à cet équilibre, plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Le développement des défenses immunitaires de l'hôte est un point très important : la distribution du colostrum au nouveau-né est primordiale et il faut ensuite que le système immunitaire du veau puisse se mettre en place sans être débordé.
Les moments où il peut être « débordé » sont en particulier les phases de stress : sevrage, changement d'alimentation, passage en lots, réallotement, qu'il faut donc limiter ou anticiper (en mettant en place un traitement préalable). On peut également agir en limitant la contamination, par exemple, en s'assurant que les jeunes aient accès à des fourrages propres et en quantité suffisantes, à une eau de qualité, et qu'ils disposent d'une litière propre.
Sans oublier bien sûr « la base » : la maîtrise des facteurs favorisant toute infection, température et humidité. Quant au vide sanitaire, de moins en moins pratiqué, il reste toutefois selon Benoit Michenot, le spécialiste bâtiment du GDS 44, « le meilleur outil pour rompre les cycles des parasites et autres pathogènes'. L'investissement dans des cases supplémentaires pour les veaux, ou mieux, dans des niches extérieures, peut constituer une solution.
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