La chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, avec le soutien du conseil départemental, du conseil régional des Pays de la Loire et de l'Agence de l'eau, est pilote d'une étude en agroforesterie innovante et prometteuse.
Point d'étape important le 17 novembre 2016 : le comité de pilotage de l'étude « L'agroforesterie au service des performances techniques et environnementales des élevages » s'est réuni à la ferme expérimentale de Derval pour faire un point d'avancement sur l'étude en cours.
Comme en 2015, dix parcelles agroforestières du réseau implantées en prairies ont été suivies. La méthode d'évaluation mise en place est basée sur un relevé des différentes plantes présentes dans les parcelles et leur indice de présence : plantes indicatrices de la nature du milieu et des conduites mises en place. Ces relevés permettent également d'avoir une approche sur la valeur fourragère des prairies. Les relevés ont été réalisés sur les mois de mai et juin 2016, sur la totalité de la parcelle et/ou sur des zones de défends (fauche ou pâturage).
Agroforesterie et comportement animal
Le protocole « élevage : les
effets de l'ombrage d'arbres agroforestiers intraparcellaires sur la
production, le bien-être et le comportement de génisses laitières » a
été écrit et suivi en collaboration avec Anne Aupiais de l'Idele
(Institut de l'élevage), chef de projet Bien-être animal en élevage,
manipulation et contention des animaux, du service Santé et bien-être
des ruminants.
Le suivi animal a dû être adapté aux conditions de
l'année 2016. En effet, compte tenu des conditions climatiques de juin
2016, les observations portant sur le comportement des animaux n'ont été
réalisées que deux fois (conditions climatiques fraîches/conditions
climatiques chaudes).
Afin de pouvoir scientifiquement comparer les
animaux en condition d'ombrage similaire, le choix s'est porté sur des
structures d'ombrages identiques dites « parasols », d'une surface de 9 m2
chacune (notre photo).
Conclusions de la première année de suivi :
- les
génisses utilisent les parasols qui ont été mis à leur disposition aux
heures les plus chaudes de la journée, ce qui a un impact positif sur
leur bien-être ;
- les génisses des deux lots ont présenté des
comportements qui montrent bien que les parasols ont un impact sur le
comportement des animaux. En effet, les génisses avec parasol sont plus
debout, pâturent davantage et se déplacent moins pour boire.
Perspectives 2017 :- des mesures vont être réalisées sur des périodes plus chaudes (au-delà
de 25 °C ressentis par les animaux) pour conforter les résultats 2016 ;
- l'étude va être réalisée sur une période plus longue pour voir si les
parasols présentent un impact sur la croissance des génisses (GMQ,
consommation d'herbe…) et sur certains indicateurs de bien-être des
génisses.
Auxiliaires des cultures
Ce suivi s'est fait en partenariat avec Johanna Villenave-Chasset, docteur en entomologie au laboratoire Flor'Insect.
La
deuxième année d'observation a mis en évidence que la présence de haies
et d'arbres intra-parcellaires améliore la diversité des populations
d'auxiliaires au niveau des arbres et à leur proximité.
On peut donc
s'attendre à une meilleure régulation des ravageurs dans ces parcelles :
- augmentation de 20 % de diversité d'espèces d'auxiliaires présentes en
agroforesterie en 2016 et plus de 50 % de diversité en carabes,
chrysopes et syrphes ;
- également, plus d'insectes auxiliaires rampants (staphylins et carabes).
Ces résultats seront à confirmer et à affiner lors de la troisième saison d'observation prévue en 2017.
Projet vidéo et voyage d'étude
Afin de communiquer, la
réalisation de cinq vidéos de 3-4 minutes synthétisant les résultats du
projet est prévue en 2017.
Ces vidéos
seront mises en ligne sur le site des chambres d'agriculture des Pays de
la Loire ainsi que sur des sites de partage de vidéo (Youtube,
Dailymotion…). Les membres du collectif agroforestier, les éleveurs, y
expliqueront les résultats de l'étude sous forme de témoignages et
d'interviews.
Le collectif s'est ensuite rendu dans les parcelles
agroforestières du Gaec Natur'Agneau, chez élodie Crossouard et François
Lebret, pour discuter et échanger sur les modalités d'entretien des
parcours ovins agroforestiers.
Le collectif des éleveurs
agroforestiers Nord Loire-Atlantique doit se prononcer sur le choix de
destination d'un voyage d'étude dans le Sud de la France ou à
l'étranger, pour découvrir et analyser d'autres systèmes et suivis
d'études agroforestiers. Ce voyage aura lieu au printemps 2017.
Soutien aux projets agroforestiers
La région Pays de la Loire, l'Europe (via le Feader) et l'Afac-Agroforesteries (Association française arbres champêtres - Agroforesteries) soutiennent les projets agroforestiers (parcours volailles, ovin, bovin, maraîchage, etc.) en Pays de la Loire.
Les conditions d'éligibilité Feader/Région sont les suivantes :
Conditions techniques :
- être exploitant(e) ou propriétaire de terres agricoles (agriculteurs, communes, particuliers…) ;
- justifier de l'exploitation agricole des parcelles pendant au moins deux années consécutives sur les cinq dernières années (inscription MSA ou PAC) ;
- être en exploitation agricole au moment de la demande et le rester pendant cinq ans ;
- surface minimale par dossier : 1 ha ;
- prairies permanentes (PAC : PPH) : non éligibles ;
- prairies à rotations longues (PAC : PRL) et parcours : éligibles ;
- écartement entre lignes : 10 à 40 m ;
- espacement entre les arbres sur la ligne : 6 à 10 m ;
- densité finale : de 30 à 100 tiges par ha ;
- choix des essences : essences arborées forestières, au minimum deux à trois essences différentes.
Dépenses éligibles :- étude de faisabilité et conception du projet : chambre d'agriculture ;
- maîtrise d'œuvre et suivi des travaux ;
- fournitures : plants, protections gibiers et tuteurs, matériel pour clôtures, paillage biodégradable, perchoirs pour les rapaces ;
- travaux de mise en place : préparation du sol, mise en place des plants, pose du paillage et des protections, mise en place de clôtures, mise en place de perchoirs, travaux d'entretien la première année autour des plants.
Montant des aides = 80 % du coût global du projet :- sur la base de devis d'entreprises ;
- l'auto-réalisation (travail du sol, plantation, entretien) est prise en compte.