Loire-Atlantique - Vieillevigne, une commune agricole conquérante en pleine interrogation

Avec presque 5 000 ha agricoles, Vieillevigne est dans le lot des plus grandes communes vertes du Sud de la Loire-Atlantique. Avec ses plus de 17 millions de litres de lait produits en 2016, elle est de loin la commune la plus laitière mais, dans cette filière, les candidats à l'installation manquent.

Depuis le diagnostic agricole de 2009, les évolutions ont été nombreuses dans cette commune avec, notamment, des fusions de Gaec à répétition en réponse à la pénurie relative de jeunes. En ces temps de crise laitière, le rythme a tendance à s'accélérer.

La municipalité a souhaité faire à nouveau le point en 2016 pour actualiser la connaissance de l'agriculture communale, disposer d'un outil d'aide à la décision en matière de gestion de l'espace, prendre à bras-le-corps l'enjeu de la transmission des exploitations et faire le point sur l'avenir des bâtiments agricoles inutilisés.

état des lieux de l'agriculture communale

Avec 44 exploitations, dont plus des trois quarts sous forme sociétaire, le nombre de structures agricoles a diminué de 20 % depuis 2009. Pas de friches pour autant, puisque la surface moyenne a augmenté de 25 % dans le même temps.
Sur une surface de 112 ha, la ferme moyenne loue une centaine d'hectares : 100 ha sont labourables, 80 drainés et 33 irrigués.

La main-d'œuvre est constituée de plus de deux exploitants et presqu'un salarié.
À noter que depuis 2009, l'emploi agricole se maintient sur la commune avec 140 emplois directs, auxquels il faut ajouter le couvoir et ses plus de 150 salariés.

Une commune laitière en manque de candidats à l'installation

Les 17  millions de litres de lait ont été produits par 19 exploitations (contre 32 en 2009), soit plus de 900 000 litres en moyenne.

Le souci, dans cette filière, dans la commune, c'est que les candidats à l'installation manquent et que 25 % des exploitants vont cesser dans les six ans.

En pleine crise laitière, les éleveurs s'interrogent et cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans leur Gaec.
Ici, on ne craint pas l'innovation, voire les changements brutaux. Alors, au-delà de quelques possibles reconversions spectaculaires et des quelques fusions de Gaec à venir, les recherches se portent sur des innovations en termes de reprise de capital, d'accueil des jeunes, d'évolution des systèmes, de communication sur le métier…

Les agriculteurs locaux sont dynamiques, leurs réseaux aussi (Cuma…) et ils sont prêts à se mobiliser collectivement pour trouver des jeunes.
L'idée est d'engager une action l'automne prochain, autour de cette question du renouvellement des associés, sachant que les candidats potentiels à l'installation recherchent plutôt des projets individuels.
Peut-être qu'en s'en donnant les moyens, le dynamisme réel de l'agriculture communale et ses réseaux, la diversification en cours (volailles et élevages divers, cultures irriguées, vigne, vente directe, démarches qualité…), la bonne structuration, l'équipement des outils de production et le haut potentiel agronomique des sols finiront par être repérés par les jeunes porteurs de projets. Pour le plus grand bien de tous dans ce territoire.