Mayenne Témoignage d'une entreprise agricole qui a mis en place une stratégie énergétique

Les préoccupations en matière d'énergie varient en fonction des cours du baril de pétrole et du kiloWattheure (KWh) mais également de la filière concernée. L'énergie intervient souvent comme le premier ou deuxième poste de dépenses après l'alimentation des animaux et devient, de plus en plus, une préoccupation majeure nécessitant une véritable stratégie des entreprises agricoles.

Plus qu'une anticipation, mettre en place une stratégie énergétique est un véritable état d'esprit. C'est le cas de l'élevage porcin d'Isabelle Verdier, à Congrier (53), qui témoigne.

« Mon mari s'est installé en 1990 avec une activité porc “ naisseur-engraisseur ” : l'engraissement en prestation. Je l'ai rejoint en 1997, avec la reprise de l'exploitation de son père où nous avons construit progressivement les engraissements. »
Aujourd'hui, l'atelier compte 120 truies “ naisseurs-engraisseurs â€, 480 places post-sevrage et pré-engraissement et 920 places d'engraissement sur 95 ha.

Optimiser l'existant

« Nous sommes de fervents défenseurs de l'optimisation des systèmes (sol, élevages…). L'histoire de notre exploitation le montre : dès le départ, le principe a été d'utiliser les bâtiments existants en créant des bâtiments neufs en surélévation, à l'intérieur. »
Les premiers travaux en bâtiments neufs et les suivants ont été étudiés pour concentrer l'exploitation autour d'un point stratégique, siège d'une éventuelle future chaufferie bois.

C'est une réflexion globale de l'exploitation qui a permis d'élaborer ce projet économe en énergie, au fur et à mesure des années. Il a fallu anticiper et prévoir les travaux en conséquence, avec un mot d'ordre depuis le début : « L'énergie la moins chère est celle qu'on ne consomme pas. »

Tout étudier pour sauvegarder son revenu

« Depuis 2008, nous observons une rupture des cycles en porcs. Face à ce constat, pour sauvegarder un revenu décent, la maîtrise des charges, quelles qu'elles soient, devient un préalable.

L'aliment reste de loin le premier poste de charge en production porcine mais il n'y a pas de petites économies !
La première étape reste de construire un bâtiment peu énergivore ou d'isoler convenablement. Ensuite, il faut faire le choix d'une énergie moins polluante ou renouvelable.
Puis faire la chasse aux gaspis et, en dernier lieu, produire de l'énergie.

Et le summum, c'est vendre le surplus de sa production ! »