Nouvelles actions d'éleveurs en Loire-Atlantique

Ces opérations font suite à un mot d'ordre de la FNSEA et de JA visant à cibler les transformateurs ce 23 juillet. Lactalis à Bouvron, Colarena à Herbignac, Laiterie Saint Père à Saint Père en Retz et Charal à Nozay ont été visés par les agriculteurs ce matin. Une dernière action est prévue à Laïta à Ancenis dans la soirée.

Si les actions entreprises depuis des semaines, renforcées par les blocages routiers des derniers jours, ont amené le gouvernement à annoncer un plan de soutien à l'élevage le 22 juillet, celui-ci ne résout pas les problèmes de fond. C'est pourquoi la FNSEA 44 et JA 44 ont appelé les éleveurs à se rendre sur les sites de transformation du département afin de dénoncer le comportement inexcusable des abattoirs et des laiteries qui s'accaparent la valeur ajoutée devant revenir aux producteurs.
Présent devant Lactalis à Bouvron, le président de la FNSEA 44, Alain Bernier, a rappelé que « le plan de soutien à l'élevage devra être utilisé au mieux pour aider ceux qui en ont le plus besoin ». Mais il a aussi souligné que « seule une revalorisation immédiate et durable des prix permettra aux agriculteurs de se redresser ». Comme un symbole, il y avait autant d'éleveurs laitiers, que d'éleveurs de porc ou d'éleveurs de bovin viande sur les sites visés dans le département en ce 23 juillet, preuve de la solidarité indéfectible qui existe entre les producteurs.

Charal à Nozay

Dès quatre heures du matin, plus de 80 tracteurs se sont succédé pour déverser leur chargement devant l'usine Charal de Nozay, en présence de 150 agriculteurs excédés du comportement de l'industriel. Avec cette impressionnante démonstration de force, le message est clair pour le groupe Bigard à qui appartient le site : des hausses de prix immédiates sont vitales. Certains menacent déjà de s'attaquer aux autres abatteurs du département si les engagements pris le 17 juin ne sont pas respectés.

Lactalis à Bouvron

Le mastodonte Lactalis ne pouvait pas être épargné par les éleveurs qui subissent l'hégémonie de cet opérateur leader sur le marché du lait. Ils se sont retrouvés avec presque une soixantaine de remorques sur le site de l'industriel à Bouvron pour manifester leur désespoir.

Laiterie Saint Père à Saint Père en Retz

À Saint Père en Retz, pas moins de 30 bennes se sont accumulées devant l'entrée de la laiterie appartenant à Intermarché, le tout recouvert par un épandeur à fumier. Les producteurs reprochent à cette entreprise de ne pas appliquer les 340 € (prix d'achat aux producteurs) que les enseignes de grande distribution se targuent d'avoir contractualisé avec les transformateurs. Comment se fait-il qu'une laiterie appartenant justement à un distributeur n'applique pas ce prix ?

Colarena à Herbignac

Comme les coopératives et les privés adoptent étrangement une même stratégie de nivellement par le bas, il paraissait évident de prendre pour cible le site de Colarena à Herbignac. C'est en tout cas ce qui a conduit une trentaine d'éleveurs de la presqu'île guérandaise à se diriger vers leur laiterie pour réclamer des hausses de prix immédiates. Là aussi, les tas de pneus et de fumier ont sérieusement encombré les accès de l'entreprise.