On ne joue pas avec le feu

L'utilisation des lanternes célestes, autrement appelées lampions, est en pleine expansion. Mais cela n'est pas sans risques.

Drôle de surprise pour Olivier Dupas, agriculteur à Ligné, en ce dimanche matin d'août. Ses génisses ont traversé la clôture pour se retrouver dans une autre de ses parcelles et, par chance, pas sur la route. 

Visiblement, elles ont été effrayées. Oui mais par quoi ? Un rapide coup d'œil met l'éleveur sur la piste : des résidus de lanternes célestes jonchent le sol çà et là. « Quand on voit comment elles réagissent en voyant une montgolfière dans le ciel, j'imagine qu'elles ont été complètement apeurées par ça », réagit l'éleveur. Les lanternes célestes sont des sortes de gros lampions en papier qui volent grâce à un brûleur à leur base. 

Elles sont de plus en plus utilisées lors d'occasions telles que des anniversaires, des mariages, … « Je n'en veux pas aux personnes qui les utilisent car, dans l'ambiance, elles ne se rendent pas compte des risques que cela représente », concède l'agriculteur. « Mais quand on y réfléchit, c'est impensable de laisser faire ce genre de chose : on interdit les barbecues pendant les périodes de canicule mais on fait voler des bougies dans les airs, sans savoir où elles vont retomber ». 

En plus des incendies ou, dans le cas présent, de l'effarouchement d'animaux, les risques d'ingestion par les ruminants ou la dégradation de matériel sont évidents. « C'est la deuxième fois cette année », peste Olivier Dupas. « La première fois, j'en ai retrouvées dans un champ de féverole. Je ne comprenais pas pourquoi le gars qui conduisait la moissonneuse faisait des écarts : en fait, il évitait les morceaux de ferrailles. À la même période, un collègue a trouvé dix lanternes dans son
blé ».

Jean-Philippe Arnaud

Retrouvez l'article dans son intégralité dans votre Loire-Atlantique Agricole du 16 septembre.