Pays de la Loire - Bulletin pousse de l'herbe

Une croissance par à-coups dans le sud, plus stable dans le nord de la région

La situation est de plus en plus contrastée à l'échelle de la région et entre les exploitations. La tendance régionale de la semaine passée est à la baisse d'environ 10 kg MS/ha/jour par rapport aux mesures de la semaine précédente. Cette tendance est plus marquée dans la zone Sud où il y a de grandes disparités expliquées notamment par l'irrégularité des précipitations orageuses (de 3-4 mm à plus de 30 mm) : sur certaines exploitations, la croissance baisse de plus de 50% par rapport à la semaine précédente et sur d'autres on retrouve une croissance habituelle pour la saison, autour de 60 kg MS/ha/jour. Le redémarrage mesuré la semaine dernière a été freiné par les vents d'Est et les fortes températures, notamment au Sud de la région. Cette semaine, les prairies devraient pouvoir profiter des conditions plus favorables, et la croissance devrait repartir à la hausse. Sur les zones climatiques nord et intermédiaire, la croissance se maintient ou augmente. 

Le gestion des épis

On se retrouve cette année avec une gestion plus compliquée des épis sur les parcelles de pâturage. En effet, les fauches plus précoces que d'habitude n'ont pas permis de gérer les épis de dactyle et de fétuque. D'autre part, la croissance ayant été limitée sur le mois d'avril et début mai, il a fallu dans de nombreuses situations augmenter le temps de repousse entre 2 passages d'animaux, laissant le temps aux graminées de monter. Enfin, sur les exploitations où les jours d'avance ont fortement diminué, des parcelles qui avaient été débrayées pour la fauche ont parfois finalement réintégré le circuit de pâturage, leur stade est souvent plus avancé. 

Trois techniques pour limiter les refus dans les parcelles épiées :

• Faire pâturer au fil les parcelles où l'herbe est haute.
• Faucher les refus dès la sortie des animaux. Ces refus laissés au sol pendant une journée ensoleillée seront ensuite mieux consommés par les animaux. Cette coupe est l'occasion de couper les chardons et rumex. L'idéal serait d'attendre encore 15 jours que ces vivaces montent pour les épuiser au maximum. Dans les parcelles à base de RGA tardif où les épis ne sont pas encore sortis, il est préférable d'attendre le prochain tour de pâturage pour faucher les refus mi-juin à l'apparition des organes de floraison des chardons et rumex.
• Pratiquer le « topping » : faucher avant le passage des animaux par temps sec et laisser l'herbe sécher 2 à 3 jours. Les animaux pâtureront ensuite l'herbe fauchée en triant moins que si on la laissait sur pied. On peut faucher pour 2 jours à la fois. Rien ne sert de faucher trop ras, priorité au redémarrage de la prairie !

Faire face aux besoins de stocks

Dans les situations où le déficit fourrager est avéré ou se dessine, le pâturage se complique et il faut augmenter l'affouragement. Pour faire face aux besoins de stocks, toute solution de récolte est bonne à prendre. L'ensilage de céréales immatures est une solution éventuelle. Sur la région, des gels d'épis de céréales ont été constatés, dans ce cas l'ensilage a tout son intérêt.

Anticiper maintenant les stocks d'herbe sur pied

Faire des stocks d'herbe sur pied consiste à faire pâturer des repousses vieillies. On évite ainsi des frais de récolte, stockage, distribution et éventuellement épandage, pour des stocks qui seraient redistribués peu de temps après récolte. L'herbe perdra un peu en valeur, mais sachez que la fauche lui en fait perdre aussi. Il faut cibler les parcelles que l'on va laisser mettre de côté : avoir géré les épis, avoir au moins 30% de trèfle pour garantir la valeur alimentaire des repousses, et surtout éviter les parcelles infestées de rumex ou chardons !