Pays de la Loire - Bulletin pousse de l'herbe

Les zones se différencient et les averses amènent des écarts

La différence de croissance entre les zones se marque sans grande surprise à cette saison. Les conditions restent plus favorables au nord de la région malgré le ralentissement observé. Au sud la baisse de pousse est plus marquée voir quasi inexistante dans certains élevages. Quoi qu'il en soit, les conditions météo de ces prochains jours sur la région avec des chaleurs assez fortes (> 27°c)  et sans pluies, ne contribueront pas à retrouver de la  croissance. 

La croissance moyenne de cette semaine est de 37 kg de MS/Ha. Les constats des meilleures croissances s'observent encore globalement sur des parcelles avec des hauteurs assez élevées ou riches en trèfle blanc. A l'inverse, les parcelles les plus basses ont les croissances les plus faibles et n'ont pas autant répondu suite aux passages pluvieux.

Choisir les parcelles adaptées aux besoins des animaux pour durer

Pour faire face à la gestion des épis ou à la baisse des jours d'avance, si l'on veut encore profiter du pâturage autant que possible, il est important de mettre les animaux dans la flore qui répond à leurs besoins. Les parcelles plus avancées en stade et modérées en légumineuses seront affectées à des vaches taries et génisses à besoins plus faibles. En revanche maintenir les parcelles les plus riches en légumineuses et en graminées feuillues pour les animaux en lactation et/ou engraissement en viande. Cela peut se faire en continuant d'ajuster la part de fourrage conservé selon la part d'herbe encore disponible. La durée  et l'ingestion avant la sortie au pâturage sont des leviers à utiliser. 

Dans tous les cas, il faut s'interdire de permettre le surpâturage, qui va fatiguer la prairie et compromettre une repousse sur un « orage providentiel » en ce début d'été, mais aussi impacter la reprise automnale. « L'économie de stock» consommé par ce surpâturage est plus faible que ce que la prairie offrira si on la préserve.

Choisir les parcelles « parking » plutôt que de laisser grand !

Il faut dans tous les cas maintenir les animaux à l'extérieur autant que possible. Cela économise la litière et simplifie la gestion d'effluents entre autres. Il est préférable de choisir des surfaces assez restreintes et de tourner sur quelques parcelles, que de laisser « divaguer » les animaux sur une grande surface.  

Le choix pour ces parcelles se portera en priorité sur les plus vieillissantes, celles en baisse de production ou celles que l'on passera en cultures dans le prochain assolement (céréales à l'automne ou maïs au printemps prochain). La rotation des surfaces en parking permet une meilleure gestion des risques sanitaires et de la répartition des effluents sur les paddocks.

Gérer les indésirables

La baisse des hauteurs laisse mieux voir les indésirables vivaces des prairies que sont chardons et rumex. De plus ces plantes sont à la période de leur plus fort développement. Le but va être de les limiter dans leur volonté d'expansion en les empêchant de faire de la graine. Le point où ces plantes ont utilisé le maximum de leur réserve est l'apparition du bourgeon floral. Un broyage à ce stade les obligera à repartir de zéro. La fauche en revanche, laisse quelques réserves dans la tige fauchée qui peuvent permettre la production de quelques graines viables.  

Réfléchir à la composition de ses prairies pour les prochains semis

La composition d'une prairie est la composition d'une ration en elle-même. Ce travail mérite de prendre le temps et de réfléchir aux assemblages cohérents et performants avec les animaux qui les consommeront et la façon dont ils seront exploités. Notamment pour les prairies implantées pour plusieurs années, mieux vaut bien définir les besoins de production et d'exploitation de la prairie nouvelle.