Pays de la Loire - Bulletin Pousse de l'Herbe régional

Les pluies du 17 au 19 mai suivies d'une montée des températures ont permis de relancer la pousse. Cependant, le maintien de la production d'herbe ne passera que par des épisodes pluvieux réguliers.

Des croissances toujours très hétérogènes

Sur la semaine passée, la croissance pour la région est proche de 60 kg de MS/ha/jour (+ 5 kg MS/ha/j par rapport à la semaine précédente). Même si plus de la moitié des fermes ont une croissance entre 45 et 65 kg MS/ha/j, les écarts de croissance restent très élevés avec une amplitude de 15 à 125 kg soulignant ainsi les différences de nature de sols, de pluviométrie et de hauteurs d'herbe. C'est la combinaison de ces trois facteurs qui explique ces différences marquées. 

Quelques exemples explicatifs :

• Le Horps (Nord Mayenne), 30 kg MS/ha/j : contexte de sol et de pluviométrie favorable mais avec une  hauteur d'herbe moyenne la plus faible du réseau à 6,8 cm. Avec beaucoup de parcelles en phase de redémarrage après fauche (50% des parcelles du circuit de pâturage fauchée début mai) ou pâturage, la pousse est limitée mais va croître rapidement maintenant.
• Thorigné d'Anjou (Nord 49), 15 kg MS/ha/j: sols séchants, déficit marqué de pluviométrie et des hauteurs d'herbe relativement faibles, tous les facteurs se combinent pour une pousse très faible
• Plusieurs exploitations herbagères, 80 à 120 kg MS/ha/j : une surface accessible plus élevée, des parcelles qui seront très prochainement débrayées pour la fauche ce qui donne une hauteur moyenne élevée 12 à 13 cm.

Gestion des épis

Habituellement à cette période, il y a des parcelles du circuit de pâturage qui sont débrayées pour la fauche. Cette année, dans les zones séchantes, il y en a moins voire pas du tout. La gestion des épis des graminées va donc se faire par le pâturage avec une pression suffisante pour obtenir des repousses feuillues mais pas trop accentuée pour ne pas entamer le potentiel de pousse à venir. Si la part de refus est trop importante, il est préférable de réaliser une fauche plutôt qu'un broyage.

Dans le cas de parcelles comportant des épis à l'entrée des animaux, une conduite au fil permet de limiter le gaspillage. Une autre alternative consiste, par temps sec, à faucher 1 à 2 jours avant le passage des animaux le volume correspondant à la consommation du lot  et faire pâturer l'herbe préfanée.

De nombreuses fauches cette semaine

Depuis le 20 mai, les températures sont en hausse et dépassent les 25 °en journée, sans précipitations sur la semaine, les conditions sont idéales pour les récoltes. Pour les foins, il conviendra d'être prudent sur l'échauffement des balles, les garder en bout de champ ou sur une plateforme plusieurs semaines. Le risque est encore plus grand pour des foins de ray grass anglais, trèfle blanc ou trèfle violet, le fourrage parait sec mais les plantes sont plus riches en eau qu'il n'y parait.

Points d'eau

Avec l'augmentation des températures, le besoin d'abreuvement des animaux est crucial. Lorsque les animaux ont besoin de parcourir plus de 200 mètres pour s'abreuver, le troupeau se déplace massivement et chaque vache s'abreuve plus longtemps. Il est donc préférable d'augmenter les points d'eau et de surdimensionner l'approvisionnement en eau pour éviter les bousculades et favoriser le pâturage plutôt que les attroupements.

Valoriser les parcelles éloignées du siège

La situation au niveau des stocks est particulièrement difficile cette année. La valorisation de toutes les parcelles en herbe a son importance. On parle fréquemment de l'utilisation des prairies à proximité des bâtiments d'élevage, des parcelles conduites uniquement en fauche, mais il y a bien souvent une sous exploitation de parcelles éloignées avec une seule récolte en foin ou un pâturage extensif, la contribution de ces parcelles peut-être d'un bon secours cette année. 

Ainsi :

• Faire une fauche précoce sur des sols ressuyés permettra d'avoir des repousses pâturables.
• Créer une rotation en découpant les parcelles ou augmenter le chargement par ha avec des génisses ou des taries par exemple, peut permettre de laisser d'autres parcelles très sollicitées cette année se reposer.