Pays de la Loire - Nouveau président pour le Comité régional des céréales

Dominique Defay, agriculteur en Sarthe a été élu président du Comité régional des céréales, à la suite de Bernard Bélouard. Il répond à nos questions sur le rôle de ce Comité et les premiers enseignements de la récolte 2016.

Vous venez d'être élu président du Comité régional des céréales de France Agrimer. A quoi sert ce comité ?

Il a une composition très large (voir encadré) et a pour but de prévoir les récoltes à venir, de façon à pouvoir mieux gérer les marchés. Pour avoir une prévision la plus précise et exacte possible, nous avons un grand nombre « d'observateurs », conseillers des Chambres d'Agriculture, des Coopératives ou du négoce, qui surveillent  les cultures toutes les semaines et font part de leurs observations. Nos prévisions se font au niveau de chacun des départements et au niveau régional. Au niveau national ces prévisions ont une utilité énorme, notamment pour savoir les quantités que l'on peut exporter.

Que peut-on dire, justement, sur les caractéristiques de la récolte 2016 ?

Cette récolte a été mauvaise ! Que ce soit en France ou en Pays de la Loire, la récolte a été mauvaise en quantité et en qualité. Pour les blés, on enregistre une baisse de collecte régionale de 20% environ, et moins 33% sur le plan national ; et pour l'orge moins 10 %. Le colza s'est mieux maintenu avec une légère hausse de collecte (+ 11 %), liée à des surfaces en hausse. La qualité des blés a été très médiocre globalement même si c'est un peu mieux que la moyenne nationale, en observant que plus on va vers l'est de la région, plus la qualité se détériore. Vis-à-vis des protéines, les blés régionaux ont été corrects. 

Et comment se présentent les marchés ?

Nos exportations en grains seront plus faibles cette année ; les port de la Rochelle et Nantes qui sont des lieus d'expédition pour nos céréales le ressentent fortement. Ensuite, il a fallu, cette année plus que d'habitude, faire des assemblages subtils entre les grains pour fournir ce qui convient aux meuniers et aux fabriquant d'aliments du bétail. Les industriels d'aval ont fourni un gros travail pour y parvenir. Pour les prix, cette année restera très mauvaise : cela s'explique par une très grosse récolte mondiale en blé, maïs et graines oléagineuses, supérieure aux besoins du marché. C'est ce qui fait dire aux responsables nationaux que cette année est la pire que les céréaliers ont connu depuis 30 ans.