Pays de Loire - Bulletin pousse de l'herbe régional numéro 3

La tendance de la semaine passée se confirme : la croissance de l'herbe est élevée sous l'effet des températures douces.

La moyenne des croissances mesurées sur les fermes du réseau cette semaine est proche de 60 kg MS/ha/jour, soit trois fois plus élevée qu'à la même période l'an dernier ! Même si la pousse décolle dans toutes les exploitations, on constate toujours des écarts importants de 25 à 100 kg MS/ha/jour. La pousse a en moyenne augmenté de 15 kg par rapport à la semaine dernière et la tendance reste la même : les exploitations ayant pâturé tard avec des hauteurs d'herbe faibles ont une croissance encore limitée. On constate des écarts qui vont du simple à plus du double sur les hauteurs d'herbe entre exploitations.

Viser une hauteur sortie à 5 cm

Les très bonnes conditions de pâturage permettent un bon déprimage. Il est indispensable d'assurer un pâturage ras en début de saison pour assurer des repousses de bonne qualité sur les cycles suivants et ne pas générer des refus dès le 1^er passage (surtout dans les parcelles qui n'ont pas été bien exploitées cet automne, il y a déjà une vieille végétation).

Dans les exploitations avec un fort niveau de croissance et des hauteurs d'herbe élevées :

• En système laitier, avec un niveau de pousse proche de 60 kg MS/ha/jour et 30 ares par vache, la croissance couvre dès à présent les besoins journaliers des vaches laitières. La fermeture du silo pourra être envisagée rapidement dans les exploitations herbagères, dès l'atteinte de 12 à 15 jours d'avance au pâturage.
• Pour éviter des hauteurs d'entrée dans les parcelles trop élevées au pâturage et en conséquence des difficultés à sortir à 5 cm maximum, il peut être envisagé de faucher certaines parcelles du circuit de pâturage dès le 1^er cycle.
• En système allaitant, la régulation va passer par des fauches précoces, à envisager dès que vous avez plus de 20 jours d'avance au pâturage.

Dans les exploitations avec une croissance modérée, autour de 30 à 40 kg MS/ha/jour, le déprimage se poursuit. En système laitier, avec une croissance de 40 kg MS/ha/j et 20 ares/VL, l'offre en herbe est de 8 kg MS/VL (20 ares x 40 kg), soit déjà 50 % de la ration. La part de maïs doit déjà nettement diminuer pour bien valoriser l'herbe produite. L'augmentation de la part d'herbe pâturée permet d'envisager l'économie de correcteur azoté. Dès que l'herbe représente une ½ ration, l'arrêt du correcteur est d'actualité. 

undefined">Regarder les prairies avant tout apport d'azote

Le trèfle est particulièrement présent dans les parcelles pâturées cette année. Dans beaucoup de parcelles, il représente dès maintenant au moins 30 % de la biomasse. Avec ce niveau de présence du trèfle, des conditions de pousse et d'exploitation au pâturage favorables qui vont le favoriser, l'apport d'azote éventuellement prévu après le 1^er cycle n'est pas utile.

 Raisonner les retournements en fonction de la qualité des prairies

Avant d'envisager de casser une prairie pour faire par exemple du maïs, il est préférable d'évaluer l'état du couvert et sa productivité et de ne pas prendre sa décision en fonction de la durée « réglementaire » PAC de 5 ans. Une prairie classée « permanente à rotation longue » à la PAC reste retournable tant que le ratio régional ne diminue pas. Si vous aviez prévu de casser une parcelle mais qu'elle est en bon état, il serait peut-être plus judicieux de la remplacer par une autre plus dégradée, même si cette dernière est plus jeune.