Sol - Le sol dans la gestion de l’eau

Le dernier comité départemental de l’eau s’est intéressé au sujet du sol.

Un comité départemental de l’eau (CDEau), qui réunit tous les acteurs et partenaires de la politique de l’eau de Loire-Atlantique (agriculture, bâtiment, maraîchage, associations de captage et d’irrigants, associations environnementales et de consommateurs, etc.), s’est tenu mardi 16 janvier. L’ambition de ce comité co-présidé par Pascal Otheguy, secrétaire général de la préfecture, et Chloé Girardot-Moitié, vice-présidente du conseil départemental, est d’échanger et de réfléchir aux enjeux liés à l’eau. La thématique retenue pour cette dernière réunion était « le sol dans la gestion de l’eau ». « Encadrés par l’Ademe*, nous avons travaillé sur une fresque du sol pour mettre en avant son fonctionnement et son rôle : stockage ; circulation et infiltration de l’eau ; stockage du carbone ; épuration de l’eau ; production d’aliments et de matériaux, etc. », explique Charles Guerlais, représentant le monde agricole et la FNSEA 44 à ce CDEau.

Pour la partie agricole, trois témoignages ont été proposés : un maraîcher irrigant sur le captage de Machecoul et un deuxième basé à Bouvron (irrigant également). « Il a clairement été dit que peu importe la nature du sol, il faut bien de l’eau pour faire pousser les légumes l’été », souligne Charles Guerlais. Le troisième témoignage venait d’un agriculteur concerné par le captage de Nort-sur-Erdre qui s’est engagé dans des démarches de qualité de l’eau comme le semis direct. « Dans les trois témoignages, il a été mis en avant des freins administratifs et économiques qui empêchent les agriculteurs d’aller plus vite », confie l’agriculteur. 

Comment préserver le sol ?

Pour la partie « aménagement du territoire », d’autres témoignages ont pris place : la Ville de Sévérac à propos de l’entretien des cours d’eau pour prévenir les inondations, par exemple ; mais aussi la Ville de Fégréac au sujet du recensement des haies et de leur préservation. Sur ce dernier sujet, « il a été rappelé que les particuliers doivent aussi entretenir leurs haies. Nous avons également abordé la question du passage de la fibre et de la demande faite aux agriculteurs de tailler les branches : ce n’est pas acceptable. La chambre d’agriculture travaille sur ce dossier », note Charles Guerlais.

Enfin, le témoignage d’un bureau d’études qui a réaménagé la place d’un bourg a montré certaines solutions : végétalisation de la place pour freiner la vitesse de l’eau et diminuer les crues ; créations de mares pour stocker l’eau avant de la remettre dans le milieu naturel ; des plantes résistantes et de l’ombre créée par les arbres pour ne pas avoir recours à l’irrigation, etc. À la suite de ces témoignages, il ressort que « la conservation des sols dans les pratiques agricoles d’aujourd’hui a fait l’objet d’un consensus, auprès des différents acteurs présents, indique le communiqué de la préfecture. De même, le maintien du bocage est apparu comme un élément essentiel de limitation de l’érosion et donc de protection du sol ».

Pour Charles Guerlais « on voit bien que le sol est un sujet qui touche tout le monde. Ce comité était très instructif et constructif. Si on veut un bon état de l’eau, il faut des sols en bonne santé ; l’un ne va pas sans l’autre. Pour une fois, la réunion n’était pas à charge contre l’agriculture. Il n’y a pas eu de boulets rouges tirés. Avec ce sujet, tout le monde est dans le même panier ». 

Estelle Bescond

*Agence de la transition écologique