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Å’ufs contaminés au Fipronil - Le public se trompe de coupable !Christelle - Webmaster Agri44 Loire-Atlantique agricole
Le 21/08/2017 à 08:00 I
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Interview de Christophe Labour, responsable volailles à la FNSEA 44 Quelle est votre réaction à propos de « l'affaire » des œufs contaminés au Fipronil ? Ce que je n'entends pas suffisamment dans les médias, c'est qu'il s'agit d'une fraude ! Non pas émanant d'un grand groupe, mais apparemment de deux personnes qui ont racheté un gros lot de Fipronil et qui l'ont reconditionné avec des huiles essentielles et ingrédients bio. Ces deux personnes ont été arrêtées. Les éleveurs qui ont utilisé ce produit présenté comme un produit naturel actif contre les poux rouges l'ont fait en toute bonne foi et pour des productions de tous types : standard, alternatifs et bio. La présence de ce produit n'est pas liée à un type d'élevage. Pourquoi cette affaire prend-elle une telle ampleur ? et pourquoi la France a-t-elle besoin d'importer des œufs ? Les Pays-Bas produisent 300 % de leur consommation ! C'est un grand pays d'exportation. Si la même chose s'était passée en France, l'impact serait moindre, car nous exportons très peu d'œufs. En France, la demande en œufs « alternatifs », c'est-à-dire issus de poules non élevées en cages a explosé. Si la France était « autosuffisante » en œufs standards, elle ne l'est pas pour ce qui concerne ces œufs alternatifs. Les industriels de la transformation, qui veulent proposer des produits issus de poules non élevées en cages, sont contraints d'importer ces œufs de Belgique et des Pays-Bas. Eux ont beaucoup de poules élevées au sol, en volières. Les aliments français concernés sont donc plutôt des produits utilisant ces œufs alternatifs. J'aimerais bien que dans la communication qui est faite autour de ces œufs, on rappelle aussi leur code ! Ce qui est paradoxal, c'est que la réaction du consommateur face à cette affaire est de se tourner vers des œufs bio (2). La France a-t-elle raison de communiquer la liste des entreprises et produits concernés, alors même que la toxicité des œufs contaminés est quasi nulle ? Si on ne communique pas, le consommateur a l'impression qu'on lui cache quelque chose. Il est devenu très méfiant. C'est difficile, mais mieux vaut communiquer. On peut regretter que la Belgique et les Pays-Bas aient mis beaucoup de temps à communiquer sur ce problème, identifié semble-t-il depuis la fin de l'année dernière. Les autres produits de volailles sont-ils susceptibles d'être concernés, notamment le poulet de chair ? Non, en poulet de chair, qu'il soit standard ou label, nous n'avons pas de problème avec le pou rouge ! Ce parasite ne se développe que sur les productions de volailles à cycles longs, comme la pondeuse, où il est très difficile à éradiquer. Les seules analyses de viande actuellement en cours concernent les poules pondeuse de réforme.
(1) Code des œufs : 0 = bio ; 1 = plein air ; 2 = au sol ; 3 = cages. (2) L'un des lots identifiés comme contaminé et communiqué par les médias est un code « 0 ». Ecrire un commentaire |
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