[VIDEO] Journée viande bovine : la confiance au producteur et à l'installation

Mardi 7 mars, la journée régionale viande bovine a réuni la filière pour faire le point sur les profils ligériens, les marchés mais aussi l'évolution de la production et transformation face à la consommation, thème débattu en table-ronde.

« La journée est organisée pour les éleveurs. », précise Mickaël Trichet, éleveur, président du groupe de travail 44 en production allaitante. Dans le public, les éleveurs côtoient le réseau des partenaires et les étudiants en agriculture. Au total, l'assemblée de 350 personnes assiste à un « tour d'horizon » de la production ligérienne et des dispositifs de marchés. Pas de leçon à donner mais un état des lieux et des pistes à creuser. « Nous avons montré des indicateurs pour les coûts de production, avec l'idée de faire passer le message aux éleveurs que, dans un contexte compliqué, il y a des hommes et des femmes qui ont fait des choix d'exploitation. Il n'y a pas d'exploitation-type mais des éleveurs qui ont une histoire et qui font ce qu'ils peuvent pour trouver un revenu. Il existe des marges de manœuvre, à nous d'accompagner le plus grand nombre vers le haut.», poursuit Mickaël Trichet.

Renouvellement des générations

Une des priorités de la production viande bovine est d'installer. 191 candidats reçus au Point Accueil Installation Transmission en 2015 avaient un projet en viande bovine. Sur le volet transmission, l'âge moyen des chefs d'exploitation était de 49 ans, la moitié d'entre eux avaient plus de 50 ans en 2014. 

« Le témoignage de Stéphane Gaudin, récemment installé à La Grigonnais et de son cédant reste un temps fort. Une profession qui ne se renouvelle pas est une profession qui disparaît. », commente Mickaël Trichet. A ce propos, Alain Denieulle, président d'Interbev Pays de La Loire, a présenté un dispositif pour l'accompagnement à l'installation, effectif en 2017. « Ce fonds régional interprofessionnel à l'installation ou FRII constitué avec les maillons de la filière, est destiné à prêter de l'argent, à hauteur de 50 000€  pour aider à lever d'autres fonds nécessaires à l'installation. Ces prêts d'honneur fonctionnent comme un apport personnel face aux banques. C'est une des solutions de financement. En moyenne, pour s'installer en viande bovine en Pays de La Loire, nous sommes autour de 350 000 €, le FRII se situe à environ 10% de la somme à apporter.»  

 Consommation, où en est le bœuf ?

« En qui avez-vous le plus confiance pour garantir la qualité de la viande de bœuf ? », la question a été posée dans le cadre d'une étude régionale à paraître. Résultat sans appel : à près de 40%, les sondés font confiance au producteur. Ce dernier bénéficie donc du capital confiance du consommateur, suivi du boucher indépendant. «Dans l'avenir, on vendra de la viande mais on associera aussi le producteur et ses pratiques sur son exploitation. », retient Cédric Mandin, éleveur naisseur-engraisseur en race charolaise et secrétaire général de la FNB. 

« Chasser en meute » à l'export, monter en gamme sur le marché intérieur, autant de pistes à creuser chez les producteurs et les transformateurs pour faire face à l'évolution de la consommation. « L'export de certaines pièces est indispensable pour nous, c'est déterminant dans le prix global. Il faut arriver à trouver d'autres marchés comme l'Asie pour redonner du souffle et surtout des vrais prix aux producteurs. On ne peut pas vivre en-dessous de 4€/Kg sur le JB. » 

Et c'est dans cette perspective de revalorisation des prix, que le dispositif « éleveur et engagé » associé au cahier des charges Cœur de Gamme est né. « L'éleveur s'engage dans son travail à fournir de la viande selon des pratiques précises et un prix rémunérateur, ce qui permet d'installer des jeunes et d'avoir un peu de baume au cœur dans une situation morose. »

JT Agri44TV du vendredi 10 mars 2017 par la-tvagricole

Profil des élevages ligériens

• 20 500 exploitations ayant des bovins
• 3 exploitations ligériennes sur 5 contre 2/5 au niveau national
• 7 700 exploitations bovins allaitants naisseur, naisseur engraisseur, engraisseur
• 55 vaches allaitantes en moyenne
• 8 400 ETP dont 1 000 ETP salariés

Caractéristiques des installations aidées en Viande Bovine en 44

• 31 ans : âge moyen des installations
• ½ installations en « exploitation familiale » (EARL unipersonnelles, entre époux et individuelles)
• ¼ en agriculture biologique
• Effectif moyen année 5 : 93 VA
• SAU Moyenne : 162 Ha
• Coût d'installation moyen : 278 000 €
• Parts sociales : 42 000 €