Avec les pluies de ces dernières semaines, les sols ont largement eu ce qu'il leur faut, voire un peu trop selon les secteurs.
Alors que la majorité des orges ont été moissonnées dans le département, la pluie de ces derniers jours retarde les moissons des céréales d'hiver. « En orge, les premiers échos indiquent des rendements plutôt bons voire très bons. C’est la bonne surprise de la moisson. Chez nous, ça sera parmi les meilleures années avec près de 100 qx/ha », explique Guy Papion, céréalier à Abbaretz. En colza, on note une hétérogénéité au niveau de la maturité. Les moissons sont attendues dès les beaux jours. « Les premiers rendements sont très bons, on parle de 40 voire 50 qx/ha. »
Pour le blé, la quantité devrait être là mais les inquiétudes commencent à naître quant à la qualité (PS, Hagberg). « Il est grand temps que la pluie s’arrête ! » Le blé n’a pas trop versé cette année car, avec le printemps assez rude, les pailles ont été plutôt courtes. « Par contre, le point négatif de la saison, c’est le désherbage. On rencontre des problèmes avec le ray-grass et le vulpin. » Le revers de la médaille de ces bonnes prévisions en matière de rendements, c’est le prix. Les cours sont en chute libre depuis quelques jours. « Il ne faut pas céder à la panique et, quand on le peut, stocker les céréales. »
Pour les cultures de printemps, les conséquences de la pluie sont variables selon la nature des terres et la quantité d’eau tombée. « Par rapport à une année normale, nous avons une dizaine de jours de retard pour le maïs. Le tournesol est mieux parti et a mieux résisté au froid du printemps. Maintenant, il va falloir de la chaleur pour que ça pousse rapidement. »
Pâturage
En parlant de pousse, c’est l’herbe qui a bien profité de ces pluies. « Globalement, les prairies ont un aspect de printemps. Pour schématiser, nous avons un mois de juillet équivalent à une période de fin-avril début-mai en matière de pousse de l’herbe, d’état des prairies et de qualité. Nous sommes très loin des prairies estivales », relève Jean-Luc Gayet, conseiller agronomie à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Ce constat est la somme de trois facteurs : les précipitations permettent de pourvoir la réserve utile en eau ; les températures maintiennent la pousse de l’herbe ; le prolongement de l’activité biologique des sols favorise la minéralisation et le développement de l’herbe. « Le pâturage pourrait se prolonger au-delà du 20 juillet dans les exploitations où il y a suffisamment d’ares par vache. En ce moment, avec cette météo, les animaux sont bien mieux dehors ! » Seul bémol, dans les prairies basses (alluviales ou de marais), la fauche va être repoussée ce qui risque de déprécier la qualité de l’herbe. « Dans les prés hauts, on voit un regarnissage sur pied dans les parcelles qui n’ont pas été fauchées. Cela va améliorer le fourrage donc tout n’est pas perdu dans ces parcelles », précise le conseiller.
Estelle Bescond
