Un sondage Ifop pour le quotidien Ouest-France montre que la crise Covid a eu un impact positif sur le lien entre les Français et leurs agriculteurs. Les résultats ont été présentés, à Nantes, lors des Assises de l’agriculture, de l’alimentation et de la santé.
La deuxième journée des Assises de l’agriculture, de l’alimentation et de la santé a ouvert avec la restitution du sondage Ifop sur « Les Français, leurs agriculteurs et leurs alimentations » par Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d’entreprise à l’Ifop. Cet institut sonde l’image des agriculteurs depuis 1999. L’enquête s’est déroulée du 16 au 19 novembre sur un échantillon d’un millier de personnes. Concernant les traits d’image associés aux agriculteurs, « on note une amélioration sur de nombreuses dimensions par rapport à la période avant Covid ».
Pour 90 % des sondés, les agriculteurs jouent un rôle majeur dans l’alimentation. 79 % admettent que « nous pouvons avoir confiance », 68 % que les agriculteurs « sont soucieux du bien-être animal » et 64 % qu’ils « sont respectueux de la santé des Français ». Ils sont moins nombreux (58 %) à penser que les agriculteurs sont respectueux de l’environnement. « Le lien de confiance entre les Français et les agriculteurs se traduit par le fait que 69 % seraient prêts à payer plus cher les produits agricoles pour assurer un revenu correct aux agriculteurs. Et un quart pourrait faire un effort substantiel avec une augmentation de 10 à 15 % des prix. La majorité est prête à faire un effort modéré : 5 % », précise Jérôme Fourquet.
Engouement pour le local
Sur le volet Alimentation, la propension à diminuer sa consommation de protéines animales est en progression, « le flexitarisme gagne du terrain » : 76 % des sondés sont prêts à baisser leur consommation animale, soit une augmentation de neuf points par rapport à 2017. Un tiers affirme même « oui, tout à fait ». « Cela est corroboré par l’augmentation de la consommation des produits végétaux au cours des deux dernières années » : 48 % disent que cette consommation a augmenté (dont 15 % disent qu’elle « a beaucoup augmenté »). « La tendance s’installe, c’est un signal pour toute la filière. »
Concernant l’agriculture biologique, le sondage confirme le ralentissement de la consommation. 60 % des sondés disent en acheter souvent ou de temps en temps. « Le noyau dur, qui répond « très souvent », est en recul : il est passé de 21 % à 16 % en un an. » La confiance dans cette appellation recule sensiblement et les produits bio sont encore perçus comme trop chers pour 91 % des sondés (contre 79 % en 1998).
Depuis la crise Covid, l’engouement pour les marques agricoles locales et les produits alimentaires régionaux ne faiblit pas : 86 % sont prêts à privilégier la marque locale ou régionale dans leurs achats dont 67 % affirment « oui, probablement ». Enfin, l’attention portée au Nutri-score ou aux notations alimentaires des produits se développe notamment chez les jeunes générations : 66 % déclarent y faire attention ou s’y référer et un quart le fait régulièrement. Ce réflexe est adopté par les moins de 35 ans à 75 %. En conclusion, « l’opinion est plus équilibré et davantage en faveur des professionnels du secteur ».
Estelle Bescond