L’excès d’eau pénalise l’enracinement et l’assimilation des minéraux. Les excès d’eau en sortie hiver sont les plus impactants.
En cette période de début de montaison, les besoins en azote de la céréale s’accroissent.
En cas de carence induite par l’excès d’eau, le nombre d’épis et le nombre de grains sont pénalisés.
L’excès d’eau hivernal affecte aussi la qualité des grains : les références expérimentales régionales révèlent une chute d’un point par période d’engorgement (début ou sortie d’hiver).
Dans ces situations, la teneur en protéine moyenne passe au-dessous du seuil objectif de 11,5 %.
Le scénario le plus préjudiciable correspond à un excès d’eau prolongé tout au long de l’hiver.
Dans cette situation, la synthèse des essais régionaux révèle une perte de rendement de près de 20 % et une baisse du taux de protéine des grains de près de deux points.
Attention : si l’excès d’eau représente une bonne part du résultat, de nombreux autres facteurs limitants sont à prendre en compte pour expliquer les différences de rendement et de qualité : mauvaise valorisation des apports d’azote due à l’absence de pluie, échaudage et sécheresse de fin de cycle.
La dose prévisionnelle d’azote est plus délicate à ajuster en cas d’excès d’eau.
La synthèse de 86 essais Fertilisation azotée conduits de 2007 à 2017 révèle qu’en conditions d’excès d’eau hivernal, on a tendance à sous- doser l’azote (de 25 kg N/ha en moyenne).
Ces résultats confortent l’intérêt du pilotage, dans ces situations, pour bien ajuster la dose apportée aux besoins de la culture.
En perspective, des travaux sont en cours pour valoriser la capacité de certaines variétés à mieux supporter un stress azoté en début de cycle.
La sélection de variétés plus tolérantes aux carences en début de cycle permettra aussi de limiter les effets de l’hydromorphie.
David LEDUC
Chambre d’agriculture Pays de la Loire