Avec 59kgMS/ha/jour de croissance, le pic de pousse est derrière nous, mais la croissance reste bonne ce qui permet de conserver une bonne part de pâturage dans la ration pendant encore quelques semaines.
Maximiser le pâturage avec le topping
Nous arrivons bientôt en juin et les zones de refus deviennent importantes dans certaines prairies après 3 à 4 cycles de pâturage. Même si le temps est propice aux fauches, attention à ne pas faucher trop grand pour ne pas se retrouver à court de pâturage dans quelques semaines : garder 12 à 15 jours d’avance en lait et 15 à 20 jours en allaitant. Pour valoriser les parcelles un peu avancées au pâturage, deux options sont possibles :
- Réduire la surface offerte pour limiter le tri avec un fil avant
- Gérer les paddocks trop hauts en topping (supérieur à 14-15cm) : faucher à 8 cm de hauteur, laisser préfaner pour avoir une odeur de foin puis faire pâturer les vaches dans les andains.
Enfin, il est peut-être temps de planifier une constitution de stocks d’herbe sur pied à pâturer en juillet, si la surface pâturable est suffisante (avoir au moins 35 ares/VL). Pour cela, il faut sélectionner les parcelles précoces (riches en dactyle, fétuques, RGH,...), puis sectionner lesépis dans les gaines, soit par pâturage, soit par fauche, afin d’avoir des repousses feuillues. Sur le réseau de pousse de l’herbe, nous observons certaines hauteurs sortie de pâturage qui restent encore assez hautes, avec l’arrivée du beau temps, nous gardons pour objectif d’avoir des hauteurs sortie à 6cm herbomètre mininum, en particulier avec un vent d’est séchant, pour ne pas pénaliser la prairie.
Planifier la fin de saison avec les fauches
Beaucoup de parcelles ont des hauteurs d’herbe importantes dans le circuit de pâturage, liées aux refus, aux montaisons et épiaisons. Il faut bien différencier les parcelles déjà en épiaison (flore précoce de type fétuque, dactyle, brome) de celles en montaison (RGA tardif) pour planifier les travaux de fauche. Les parcelles de RGA-TB pourront être enrubannées dès maintenant pour avoir un retour de
pâturage fin juin. Le reste des surfaces peut être fauché pour une première coupe de foin précoce, ce qui permettrait une bonne valeur. Cependant, quelques rappels pour la coupe de foin : couper haut sous les andains de manière à bien ventiler ; faire un fanage dans la première 1⁄2 journée après la fauche pour favoriser le
séchage et conserver la valeur alimentaire. Une vigilance est à apporter tout de même lorsque l’herbe est jeune : contrairement à ce qu’on pourrait évaluer visuellement, il y a encore beaucoup d’eau dans les feuilles. Il convient donc d’attendre au moins au moins 3 semaines avant de rentrer les bottes sous les hangars pour éviter tout risque d’incendie. Nous rappelons également de faire attention à la portance des sols avant de faucher et de privilégier les parcelles portantes pour la fauche.
Surveiller le stade des adventices pour mieux gérer le stade du broyage efficace
Nous arrivons bientôt au stade de floraison des chardons communs, les chardons des champs n’étant pas encore en boutons floraux pour la plupart des territoires. Suite à l’année 2022, la pression de ces adventices s’est accentuée, la tentation de sortir d’ores et déjà la faucheuse ou le broyeur est forte. Cependant, il est important de bien attendre la sortie des boutons floraux avant de broyer afin de réellement épuiser la plante. En broyant avant la sortie du bouton floral, le chardon aura suffisamment de ressources pour en produire de nouveaux et il faudra déjà rebroyer... dans 3 semaines ! Sur les prairies où il y a des problèmes d’orties, il est possible de faucher 2 à 3 jours avant le pâturage de manière à les faire sécher. Les animaux les mangeront à leur passage.