Tous les ans, les volumes de matières plastiques utilisés en agriculture ne cessent de croître mais la collecte et la valorisation de ces déchets aussi !
Au niveau national, la profession agricole, les distributeurs et les fabricants ont fondé, en 2001, l’éco-organisme Adivalor qui collecte et valorise les déchets de l’agriculture.
L’histoire a commencé par les Emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) puis a continué par les Produits phytosanitaires non utilisables (PPNU) à partir de 2003 – c’est d’ailleurs plus de 11 000 t de PPNU qui ont été éliminées depuis, grâce à cette filière.
Puis c’est à partir de 2007 que tout s’emballe avec des nouveaux programmes de collecte presque chaque année : big-bags et sacs d’engrais et de semences, films d’élevage et de maraîchage, bidons d’élevage laitier, ficelles et filets, filets paragrêle ainsi que les Équipements de protection individuelle.
Sans oublier les petits derniers de 2019 : les bidons de produits œnologiques et d’hygiène de cave ainsi que les gaines souples d’irrigation. C’est pas moins de 20 flux gérés séparément par Adivalor à ce jour !
Quelques chiffres concernant les collectes
- Au niveau national
En 2017, au niveau national, c’est 300 000 agriculteurs qui ont trié et apporté leurs déchets dans les 7 000 points de collecte mis à disposition par les 1 300 opérateurs de collecte participants.
Cette mobilisation et cette organisation, uniques en Europe, ont permis de collecter plus de 76 000 t de plastiques et d’emballages usagés, soit l’équivalent d’un million de mètres cubes ! C’est 2 000 t de plus qu’en 2016.
- En Pays de la Loire
En Pays de la Loire, plusieurs réseaux de collecte coexistent à ce jour : la Cavac, Terrena, les Maraîchers nantais ainsi que le réseau coordonné par la chambre d’agriculture Pays de la Loire regroupant les autres opérateurs. Pour connaître les lieux et dates de collecte, rien de plus simple : il suffit de demander à votre distributeur habituel.
Grâce à cette organisation, ce sont plus de 15 000 t de plastiques et d’emballages usagés qui ont été collectés en 2018 dans les Pays de la Loire, soit presque 20 % des volumes collectés au niveau national.
Des déchets représentatifs de l’agriculture locale
Lorsque l’on regarde le détail des déchets collectés par département, on retrouve certaines spécificités agricoles : élevage laitier en Mayenne, grandes cultures et élevage en Vendée et Sarthe, maraîchage et élevage en Loire-Atlantique, et agriculture diversifiée en Maine-et-Loire (voir tableau).
Des films plastiques qui pèsent lourd
Ce sont les films agricoles usagés qui pèsent le plus lourd dans la balance régionale. Ils représentent 12 000 t, soit 80 % des tonnages collectés en 2018 en Pays de la Loire. La moitié, soit environ 6 000 t, est collectée en Loire-Atlantique où le maraîchage, grand utilisateur de films plastiques, est très présent : couverture de serres, petits tunnels et paillage (voir graphique).
Mais malheureusement pour ces déchets, les débouchés se font de plus en plus rares car depuis le 1er janvier 2018, la Chine a fermé ses frontières aux importations de déchets plastiques en provenance du monde entier.
Même si les plastiques agricoles français sont principalement recyclés en France, l’Europe exportait chaque année environ six millions de tonnes de plastiques vers la Chine, essentiellement des films industriels et commerciaux.
Ces derniers doivent désormais être recyclés en Europe. Or, à l’heure actuelle, la capacité de traitement des usines européennes n’est estimée qu’à un million de tonnes par an.
Il y a donc, actuellement, un engorgement de films plastiques à recycler avec pour conséquences :
- un effondrement des cours de reprise des films plastiques ;
- et des films de paillage usagés, les plus souillés ne trouvant plus preneurs auprès des usines de recyclage car plus compliqués et plus coûteux à recycler que les films industriels et commerciaux.
En 2018, Adivalor a dû payer pour faire enfouir 10 000 t de films de paillage en installation classée de stockage de déchets non dangereux. C’est pourquoi, depuis septembre 2018, la reprise de ces films de paillage n’est plus gratuite pour les agriculteurs.
Que deviennent les déchets une fois collectés ?
Adivalor, grâce à un réseau de plus de 110 partenaires pour la collecte et le recyclage au niveau national, a réussi, en 2017, à en valoriser près de 85 % : tubes et conduits pour le bâtiment et l’industrie, éléments de construction, sacs-poubelles, raccords pour l’irrigation, ficelles éco-conçues, mobilier urbain et énergie. C’est plus de 60 000 t de CO2 qui ont été ainsi évitées en un an !
De plus, 95 % des déchets collectés ont été recyclés en Europe, dont 75 % en France. La France est aujourd’hui le seul pays d’Europe à disposer d’une organisation aussi performante, dédiée à la gestion de la fin de vie de l’ensemble des déchets agricoles. Le savoir-faire de la France fait aujourd’hui référence tant au niveau européen que mondial.
Mais n’oublions pas, le meilleur déchet reste celui qui n’est pas produit.