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[COVID-19] Horticulture - Des plants de légumes en quelques clicsEstelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 20/04/2020 à 08:00 I
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©DR
Avec l’autorisation de vendre les plants et semences potagères, les horticulteurs et pépiniéristes ouvrent des drives pour les particuliers et développent la vente en ligne. Depuis le 1er avril, les plants potagers et les semences à vocation alimentaire sont considérés comme des produits de première nécessité pendant le confinement lié au Covid-19. « Dès le soir des élections municipales, nous avons sollicité le 1er ministre sur ce sujet mais dans les premiers décrets d’application, nous n’y étions pas. Les interprofessions sont montées au créneau en rappelant que les jardins amateurs représentent 25 % de la consommation des ménages. Donc si personne ne pouvait faire son potager, la demande en produits frais aurait alors été en forte augmentation », explique Didier Delhommeau, président de la Fédération des producteurs horticulteurs pépiniéristes de Loire-Atlantique et gérant du Val Fleuri à La Planche. Les producteurs détaillants peuvent ainsi vendre ces produits en ligne avec un système de drive (commandes sur Internet, préparation des paniers et récupération par les clients sur un parking aménagé) ou sur les marchés. « Il y avait une distorsion de concurrence entre les grandes surfaces qui pouvaient tout vendre et les jardineries qui ne pouvaient vendre que des produits alimentaires pour animaux. Maintenant, ce même problème se retrouve entre les jardineries qui peuvent tout vendre et les producteurs qui ne peuvent vendre que certains produits », déplore Didier Delhommeau. Une distorsion de concurrence Une situation ubuesque comme le constate Jean-Marc Auray des pépinières du Val d’Erdre à Saint-Mars-du-Désert : « On fournit des magasins autour de chez nous mais on n’a pas le droit de rouvrir sauf en drive ! Un collègue me disait : œc’est comme si un boulanger qui fabrique son propre pain n’avait pas le droit de le vendre lui-même”. » Une confusion liée, selon Didier Delhommeau, à un règlement assez ambigu. « On ne sait pas bien qui peut rouvrir, ce que les clients peuvent acheter ou non. Les jardineries peuvent vendre tous leurs produits mais si un client ne repart qu’avec des fleurs et qu’il se fait contrôler, logiquement, il aura une amende car les fleurs ne sont pas considérées comme un produit de première nécessité. Il nous faut des règles claires et précises en prenant en compte les différences de situation au sein d’un territoire, car il y a des différences, par exemple, entre une grande jardinerie de la métropole nantaise et une entreprise basée à la campagne. L’affluence n’est pas la même. » Sur son site de production à La Planche, Didier Delhommeau a mis en place un drive « mais il faut argumenter auprès de certains clients qui ne veulent acheter que des fleurs. Alors parfois, ils râlent et partent acheter ailleurs, en grande surface ou jardinerie », constate-t-il. Malgré ces imprécisions, cette autorisation est tout de même une petite bouffée d’air frais pour la profession très fragilisée par la situation actuelle. « On fait 50 % de notre chiffre d’affaires en plants de légumes donc ça va nous remonter. Cette autorisation est en tout cas une bonne chose notamment pour la vente aux professionnels comme les collectivités et les paysagistes. » Des pertes de chiffre d’affaires Aux pépinières du Val d’Erdre, spécialisées en ornemental, les plants potagers ne représentent que 2-3 % du chiffre d’affaires mais cette autorisation leur a permis d’ouvrir un drive et de maintenir « une petite activité. On fait des livraisons à 10-15 km à la ronde et la vente en ligne n’a jamais aussi bien marché. On le voit, les gens ont envie de jardiner : je n’ai jamais vendu autant de pieds de tomate au mois d’avril alors que la vente se fait habituellement en mai. Je sais que certains pépiniéristes sont en rupture de stock sur les plants potagers. Notre drive, ouvert depuis le 6 avril, fonctionne bien même si ce sont de petits volumes avec un panier moyen de 50 € ». A cette date, quelques paysagistes avaient repris leur activité, notamment ceux travaillant pour les particuliers. « Notre clientèle principale est professionnelle, elle représente 60 % de notre chiffre d’affaires donc on a pu livrer quelques plantes et arbustes mais nous attendons avec impatience la reprise des paysagistes travaillant pour de gros marchés publics comme l’aménagement de la gare de Nantes ou le Jardin extraordinaire à la carrière de Chantenay. 500 arbres sont prêts sur les quais. » Si la reprise est effective le 11 mai pour les horticulteurs, pépiniéristes et paysagistes, Jean-Marc Auray estime qu’il devrait faire deux mois corrects en mai et juin ce qui permettrait de limiter la perte à 20-25 % de chiffre d’affaires, soit environ un million d’euros. « Alors on cherche des solutions avec les banques, on regarde les aides existantes. Mais si on repousse les échéances, il faudra quand même les payer sauf qu’on ne sait pas comment sera la reprise à l’automne. Ca va coûter cher mais on garde le moral. » En revanche, pour les entreprises de fleurs coupées, plantes fleuries et vivaces, la profession s’attend à des fermetures d’entreprises donc « on demande à ce que ce dommage soit reconnu comme une calamité agricole. Si une entreprise horticole ou un pépiniériste ferme, personne ne voudra ou ne pourra reprendre car il faut une trésorerie de six mois d’avance pour lancer l’activité. Ca sera une perte de savoir-faire sur le territoire », affirme Didier Delhommeau. Ecrire un commentaire |
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