[COVID-19] Mesurer l’impact de la crise sur son exploitation

Initié par la filière viticole, un outil de mesure d’impacts de la crise sur les exploitations viticoles et agricoles a été mis en place par la chambre d’agriculture de Pays de la Loire. Explications avec Carmen Suteau, élue à la chambre régionale d'agriculture.

Pourquoi créer un outil de mesure d’impacts sur les exploitations ?

Dans la filière viticole, de nombreuses exploitations sont fortement impactées par la situation sanitaire actuelle : arrêt de l’activité commerciale, report de salons et portes ouvertes, annulation de commandes… Donc, le Syndicat des vignerons indépendants nantais et la Fédération des vins de Nantes se sont tournés vers  le Bureau commun d’accueil et d’orientation (BCAO) de la chambre d’agriculture Loire-Atlantique pour proposer un outil permettant à chacun de mesurer concrètement les impacts sur son exploitation et d’identifier simplement les mesures les plus adaptées à sa situation. En effet, il faut faire attention aux fausses bonnes idées. 

Comment fonctionne-t-il ?

Les exploitants suivent cinq étapes. D’abord, ils listent les difficultés rencontrées sur leur exploitation : un problème de santé ? de commercialisation ? d’approvisionnement ? Ensuite, dans à une calculette automatique, ils indiquent leurs recettes et leurs dépenses pour déterminer les besoins de trésorerie sur les six mois glissant.
Un tableau a également été mis en place pour voir si les exploitants peuvent bénéficier de l’aide directe de solidarité à hauteur de 1500 €. La condition est d’enregistrer une baisse de son chiffre d’affaires de 50 % ou plus sur le mois de mars par rapport à mars 2019. Après cette étape, ils prennent connaissance des mesures à leur disposition et évaluent celles les concernant.
Avec ce prévisionnel de trésorerie, les exploitants peuvent aller voir leur banque pour mettre en place des solutions : repousser les prêts, les étaler, contracter un prêt garanti à 90 %... pour pouvoir passer les étapes sur les mois à venir.

A qui est-il destiné ?

Au départ testé avec les viticulteurs, l’outil développé par les équipes Réagir des chambres d’agriculture a évolué pour être utilisable par l’ensemble des agriculteurs des Pays de Loire. Dès ce 13 avril, l’outil devrait être en ligne sur le site de la chambre d’agriculture. L’enjeu est de faire en sorte qu’il n’y ait aucun laissé-pour-compte.
Au niveau des organisations professionnelles viticoles nous informons régulièrement les pouvoirs publics et la Région : un courrier vient d’être adressé au préfet des Pays de la Loire et une demande a été faite auprès des présidents de la FRSEA et de la FNSEA 44, Mickaël Trichet, de JA 44, Aurélie Michel, et de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, Alain Bernier, aussi président du BCAO, pour nous appuyer en ce sens auprès du préfet.
Notre volonté est qu’une cellule d’urgence soit mise en place dans les départements. Elle réunirait la chambre d’agriculture, les services de la DDT, la BCAO mais aussi les partenaires financiers, économiques et sociaux. Son rôle sera d’accompagner les exploitations les plus fragilisées et celles rencontrant des difficultés avec leur banque. Le devoir des élus face à cette crise est de mettre œuvre tous les leviers possible pour aider les agriculteurs.