Don de fourrage - La solidarité, c’est du concret !

Le réseau FNSEA 44 et JA 44 a organisé une opération de don de fourrage pour les éleveurs du marais de Grandlieu. Une initiative similaire aura lieu dans le nord Loire pour les agriculteurs des marais de Brière-Brivet.

1, 2, 3… 18 tracteurs avec leurs plateaux sont arrivés en plusieurs convois. Le point de ralliement se situait à Sainte-Lumine-de-Coutais, ce mercredi vers 11h30. Cette grande ronde était organisée par le réseau FNSEA 44 et JA 44. Depuis plusieurs semaines, les élus syndicaux et les associations d’éleveurs des marais ont multiplié les mouvements de colère, mais aussi les rendez-vous sur le terrain avec les services de l’État et la présidente de Région, Christelle Morançais, sur le thème de la gestion des niveaux des eaux dans les marais de Brière-Brivet et Grandlieu. Les éleveurs ont alerté sur leur impossibilité de travailler après une année à la pluviométrie exceptionnelle, à quoi s’ajoutent des problématiques d’envahissement de la jussie, des écrevisses de Lousiane et des sangliers. 

Depuis plusieurs jours, les responsables des FCSEA de Pornic Pays de Retz, Sud Estuaire, Grandlieu et Sud Retz Atlantique et JA ont pris leur téléphone pour mobiliser autour d’eux. Objectif : trouver des donateurs de foin pour les éleveurs du marais de Grandlieu qui n’ont pas pu récolter suffisamment. « Les territoires ciblés étaient ceux de Pornic à Saint-Colomban jusqu’aux portes du vignoble nantais. On a veillé à ce que nos collègues des communes voisines dans le besoin soient privilégiés mais les agriculteurs ont bien répondu à cette opération de don quand ils en avaient la possibilité. On voit une belle dynamique dans le réseau. Cette année, la qualité du fourrage est moindre pour tout le monde, une grande partie sera destinée à la litière mais il y a aussi des bottes qui seront destinées à l’alimentation », note Anthony Moreau, secrétaire général de la FNSEA 44. 

160 tonnes offertes

En tout, ce sont une trentaine de donateurs qui ont cédé environ 400 bottes de foin, pour un tonnage estimé à 160 tonnes. « Je vois qu’il y a encore de la solidarité dans l’élevage, c’est bien. C’est une belle mobilisation qui fait chaud au cœur », se réjouit François Michaud qui a sensibilisé son secteur à cette cause. Benoît, de Rouans, a aussi participé à cet élan de générosité : « Si ça avait été l’inverse, j’aurais été bien content de pouvoir en bénéficier. J’ai répondu présent tout de suite. Du foin, il y en a, nous, on peut en donner ». Christophe a décroché son téléphone pour faire un état des lieux autour de chez lui, à Saint-Colomban. Il a réussi à remplir un plateau entier, sans problème, « ça a bien pris ». La veille, chacun a apporté les bottes chez lui pour charger le plateau. Antonin, aussi de la partie, ajoute : « si on a la possibilité de le faire, alors, autant le faire. Ce geste montre que les agriculteurs sont solidaires entre eux ». Un geste apprécié à sa mesure par François Larmet, président de l’association des éleveurs de Grandlieu. Une quinzaine d’agriculteurs vont pouvoir venir chercher des bottes de foin offertes par leurs collègues. « On a réparti le foin selon les besoins. C’est chouette, ça fait chaud au cœur de voir cette solidarité entre paysans, de sentir qu’on n’est pas tout seul. Ça va bien nous aidés après cette année compliquée pour les éleveurs du marais. D’autant que les fenêtres météo à venir pour faire les foins se restreignent, à moins d’avoir une arrière-saison très favorable. La fenêtre de tir est très courte et malheureusement, je pense qu’on va passer au travers ». 

Delphine Cordaz