Environnement - Ras-le-bol face aux bords de route et fossés mal entretenus

Par souci de sécurité et d’« écologie de bon sens », Sébastien Guéno a pris sa débrousailleuse pour entretenir 500 m de linéaire le long de parcelles de colza… dans un premier temps.

Du côté de Saint-André-des-Eaux, certaines plantes invasives comme la cigüe prolifèrent sur les bordures de route et les fossés. « La politique de la municipalité est de ne passer que sur le plat de la chaussée. Elle n’entretient pas la partie pied de fossé et le talus », explique Sébastien Guéno, agriculteur dans la commune. Cette situation l’exaspère. « La première raison, c’est la sécurité des usagers de la route : dans les virages, la visibilité peut être fortement réduite ! » Et l’autre raison est la présence d’adventices parmi le colza dans des parcelles qui longent la route. « Le risque au moment des battages, c’est que j’obtienne un mélange de graines de cigüe et de graines de colza ainsi qu’une montée en humidité de la graine récoltée », souligne l’agriculteur. Alors ce début de semaine, Sébastien Guéno a décidé de passer à l’action. « J’ai débroussaillé 250 m de linéaire lundi soir et la même surface le lendemain matin ! J’ai pris mon tracteur, mis un ancien panneau de la commune retourné à l’avant et j’ai entretenu ce qui me concernait. » Avant d’intervenir, il a prévenu la mairie. « J’ai broyé de l’herbe et de la cigüe. Je ne suis pas allé dans le creux du fossé mais sur le pan coupé du talus. » Appartenant à un groupe de 120 agriculteurs du département travaillant à baisser le grammage phytosanitaire à l’hectare des matières actives, Sébastien Guéno considère que ces « portes graines d’adventices en bord de route détruisent mes efforts menés depuis sept ans. Clairement, les choix et les actions de la commune ne sont pas en phase avec nos pratiques pour la maîtrise et la réduction de la pression phyto. Alors je dis stop ! ». D’autres exploitants agricoles voisins se plaignent également de voir des chemins d’accès à vocation agricole difficilement accessibles. Même les particuliers « nettoient les fossés devant chez eux et laissent les résidus en bord de route qui ne sont pas ramassés par la municipalité ». Avec les moyens à sa disposition, Sébastien Guéno a jeté un pavé dans la mare et espère bien être entendu.

Estelle Bescond