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Exploitation viande, quels leviers pour s’adapter au contexte ?

Delphine Cordaz
Le 20/12/2022 à 10:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Exploitation viande, quels leviers pour s’adapter au contexte ?

Seenovia et la chambre d’agriculture Pays de la Loire relancent les Rendez-vous Viande en Loire-Atlantique.

Avec la nouvelle conjoncture de 2022, un nouveau prix de revient a été calculé pour les blondes d’Aquitaine qui est de 5,23 € en jeune bovin (JB) et 6,39 € en femelles finies ISO Revenu. « Plusieurs pistes de travail sont possibles pour les éleveurs, pour atteindre leurs objectifs de production en limitant les charges », introduit Kévin Gérard-Dubord, consultant projet et stratégie chez Seenovia.

Troupeau, quels sont les indicateurs de pilotage pour atteindre ses objectifs ? 

Les éleveurs de blonde d’Aquitaine ont pour objectif d’atteindre 530 à 570 kg pour 160 kg de carcasse pour les JB. D’après Marion Daguene, conseillère Seenovia, « pour suivre cet objectif, l’éleveur peut suivre la courbe de poids de ses animaux en pratiquant des pesées régulières. On va réaliser une pesée après chaque intervention (tonte, vermifuge, vaccin...), suite à un sevrage et tous les quinze jours pour les JB ». 

L’éleveur peut également entamer un contrôle de performance en analysant la cohérence entre la ration et le gain moyen quotidien (GMQ) de ses animaux. « On va analyser les performances à l’abattage, notamment l’indicateur « gramme carcasse/jour de vie » et le comparer à la moyenne de la race qui est de 897 g/j en blonde. » 

L’intérêt de pratiquer des pesées régulières et de faire un contrôle de performance est de suivre les croissances et d’ajuster la conduite de son troupeau tout en connaissant son niveau de génétique. L’éleveur peut également mieux ajuster l’alimentation grâce aux pesées, ajuster l’âge au premier vêlage, et améliorer les performances de son troupeau.

Quelles évolutions dans la conduite des fourrages et des cultures pour s’adapter au contexte économique ? 

« La fertilisation, l’alimentation et la mécanisation représentent 49 % des coûts de production d’un élevage, ce sont donc les trois leviers d’action pour les éleveurs », affirment Bénilde Lomelet et Baptiste David, tous deux experts viande pour Seenovia.

Afin de mieux gérer la fertilisation organique, il faut dans un premier temps bien stocker son fumier. Les techniciens de Seenovia préconisent de couvrir les fosses ainsi que les tas au champ pour garder le maximum de valeurs fertilisantes. « Un tas de fumier laissé en bout de champs pendant plusieurs mois va perdre jusqu’à 60 % d’azote, 35 % de phosphore, 70 % potasse... »  L’épandage est aussi un facteur clé, il faut le faire au bon moment : avant une période de pluie avec des températures basses. « Il faut aussi mieux le répartir, par exemple, il faut seulement 10 t de fumier/ha tous les deux ans pour des prairies qui sont 100 % pâturées. » Pour ce qui est de la fertilisation minérale, « DateN’prairie est un bon outil gratuit qui permet de calculer la période idéale pour l’apport d’azote minéral à chaque parcelle. » Parfois, en fonction des couverts, il n’est pas nécessaire de faire des apports d’azote. « Sur les prairies ou dérobés composés à 30 % de légumineuses, l’azote est suffisamment présent naturellement. »

Afin de réduire les coûts liés à l’alimentation, il faut privilégier des fourrages de qualité, en introduisant des légumineuses dans les dérobés et les prairies. « On peut faire le choix de favoriser l’enrubannage qui a un taux de MS supérieur de 22 % à l’ensilage. » Il faut bien évidemment adapter le rationnement aux besoins des animaux pour éviter le gaspillage : pas de concentré à volonté pour les animaux à l’engraissement, un maximum de 8 kg pour les vaches de réforme à haut potentiel et mettre en place une ration à uniquement base de fourrages riches pour les JB. « Les éleveurs peuvent aussi produire eux-mêmes leur concentré à forte valeur énergétique et protéique à base de protéagineux. Par exemple, un mélange de pois d’hiver à 40 kg/ha et féverole d’hiver à 80 kg/ha, avec un objectif de rendement entre 30 et 40 qtx/ha. » L’optimisation des surfaces grâce au pâturage tournant permet aussi d’augmenter les rendements (+30 %), ainsi que la qualité du fourrage. 

En élevage bovin viande, on estime que le nombre d’heures de traction/an doit être de 10 h/ha. Pour ce faire, il faut maximiser le pâturage, avec pour objectif de n’avoir que les JB de printemps en bâtiment au mois de mai. « Il faut aussi repenser et optimiser les façons culturales, par exemple lors des dérobés d’été, on peut profiter d’un déchaumage des céréales pour implanter un couvert. On peut aussi pratiquer le travail superficiel du sol. » Afin de mieux gérer la consommation de carburant, il est important d’adapter le tracteur au matériel et aux pratiques en essayant de limiter l’utilisation du tracteur pour les vaches.

Johanna Kerschenmeyer

   

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