Les producteurs de fruits ont rencontré la sénatrice du Lot, Angèle Préville et le député du Maine-et-Loire, Philippe Bolo, dans le cadre de leur mission sur la pollution plastique.
Pour les producteurs de fruits et légumes, le plastique c’est le sujet sensible de ce début d’année. En effet, la loi relative à la lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire prévoit d’interdire à compter du 1er janvier 2022, les emballages plastiques pour les lots de fruits et légumes de moins de 1,5 kg. Seuls quelques produits, présentant un risque de détérioration lors de la vente en vrac, bénéficieront d’une dérogation.
Alors, quand les parlementaires Philippe Bolo et Angèle Préville ont souhaité rencontrer les arboriculteurs de la région dans le cadre de leur mission sur les pollutions plastiques pour l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), ils ont répondu présent pour faire part de leurs inquiétudes.
1,5 % des emballages plastiques
« Pourquoi interdire le plastique pour les fruits et légumes frais dès 2022 alors que pour les autres secteurs alimentaires, le délai court jusqu’en 2040 ? » s’interroge Pascal Pineau (syndicat de producteurs de fruits 49). Cette question est d’autant plus pertinente qu’en France, 70 % des fruits et légumes frais sont vendus en vrac et la filière ne représente que 1,5 % des emballages plastiques du secteur alimentaire. Autant dire que l’impact de cette mesure ne va pas résoudre à elle seule le problème de la pollution plastique. Pire, « cette interdiction va fortement impacter les TPE et PME de notre secteur déjà fragilisées par la concurrence internationale et les nombreuses contraintes environnementales », précise Bruno Dupont, président du Sival.
Pour Jacques Malagié, directeur de la Coopérative des Vergers d’Anjou, « la filière est déjà dans une démarche de réduction des plastiques à usage unique pour suivre les attentes des clients ». L’utilisation de l’emballage en fruits et légumes répond à plusieurs problématiques, parfois différentes selon les produits : réduire les pertes, assurer une traçabilité des produits pour les démarches certifiées (sans résidus, agriculture biologique), communiquer sur les démarches qualités et les marques, etc. Ce sont ces démarches de qualité et de marque collective qui permettent aujourd’hui de rémunérer les producteurs. Le Gouvernement lui-même incite la filière à monter en gamme, encore faut-il pouvoir le faire savoir aux consommateurs. Il est donc primordial de maintenir un emballage. « Des solutions sont en développement mais il faut du temps pour évaluer leur pertinence, les coûts et l’impact environnemental de ces nouveaux emballages pour assurer une stabilité », indique Albert Richard, président des Vergers d’Anjou.
Hélène PAUCET
