Grandes cultures - Les variétés de céréales à paille à choisir pour les semis 2023

Après une campagne 2022-2023 caractérisée, en premier lieu par la douceur, Arvalis – Institut du végétal livre ses préconisations.

La campagne 2022-2023 est caractérisée, en premier lieu par les conditions très douces observées à l’automne et en début d’hiver ; avec pour conséquence, une levée rapide des cultures et une très bonne implantation. Mais en contrepartie, les cultures subissent une exposition prolongée aux ravageurs d’automnes (pucerons, cicadelles et nématodes) ainsi qu’aux maladies racinaires. 

Autre fait marquant, aucun excès d’eau n’est à déplorer au cours de l’hiver. Les cultures sortent de la période hivernale très bien enracinées, avec des niveaux de biomasse excédentaires et des quantités d’azote absorbées importantes. 

Le printemps étant arrosé de manière homogène et régulière, les apports d’azote sont très bien valorisés. Ces conditions ont également été très favorables aux maladies foliaires dont la pression a été assez conséquente au cours de cette campagne, septoriose principalement, la rouille jaune ayant quant à elle été très discrète. Etant donné le niveau de biomasse, le risque de verse était également particulièrement élevé cette année. Les interventions n’ont néanmoins pas été aisées à positionner du fait des conditions pluvieuses, venteuses, et des fortes amplitudes thermiques, n’offrant qu’assez peu de fenêtres pour positionner l’ensemble des traitements (fongicides, rattrapage désherbage, régulateurs …).  

Les céréales arrivent à floraison avec de très fortes biomasses (parmi les plus élevées de ces 20 dernières années), laissant présager de très beaux potentiels en devenir. Le remplissage des grains débute quant à lui dans le sec. Le nombre de journées échaudantes est faible, mais le déficit hydrique est fortement marqué, avec de fortes ETP. Les sols sont rapidement vidangés, du fait des gros niveaux de biomasse et le remplissage des grains s’en trouve affecté avec pour conséquence des PMG réduit (le phénomène est d’autant plus marqué que le nombre de grains mis en place à la floraison était très conséquent). Le piétin échaudage, fortement présent cette campagne, impacte encore davantage le remplissage des grains – de même que les maladies de tige (piétin verse, rhizoctone, fusariose de la tige). 

Le rendement des blés est au final légèrement supérieur à la moyenne quinquennale, mais pas aussi élevé qu’espéré en cours de campagne … Les orges, plus précoces que les blés, ont pu esquiver en grande partie le stress hydrique de fin de cycle et affichent de très bons rendements – il en est de même pour les variétés de blé les plus précoces tandis que les tardives ont davantage accusé le coup. La qualité à la récolte est plutôt bonne avec des teneurs en protéines satisfaisantes bien qu’hétérogènes et des PS corrects qui se sont néanmoins dégradés sous l’effet des pluies de début juillet.

Anne Monique Bodilis & Charlotte Lafon - Arvalis - Institut du végétal