Le groupe de travail mené par la Chambre d'agriculture finalise la préparation de la journée laitière départementale qui se tiendra mardi 20 février à Orvault. Son contenu et les débats qui en naîtront s'annoncent passionnants.
Préparer une journée laitière départementale dont la vocation est de faire un point d’étape sur l’état de la filière et donner des perspectives aux éleveurs n’est pas une mince affaire ! Surtout lorsqu’il faut le faire en impliquant tous les maillons de la filière, en tenant compte du contexte difficile et même d’une actualité brûlante !
C’est pourtant ce à quoi s’attelle la Chambre d’agriculture depuis plusieurs mois, en prévision du grand rendez-vous du 20 février prochain. Le 19 janvier dernier, elle avait convoqué tous les représentants des organismes partenaires (Cuma, principaux collecteurs du département, Élevage conseil, FNSEA, syndicats de race, GDS, éleveurs du réseau lait, banques…) pour une troisième et dernière réunion de calage du programme tous ensemble.
Résumer des informations contradictoires
Au menu, un point sur la conjoncture et sur les questions qui devront être abordées par l’expert, Benoît Rouyer, économiste au Cniel : « Ce n’est pas facile de donner des perspectives. Il y a beaucoup d’informations contradictoires, économiques et politiques »,résume Jean-Claude Huchon, chargé de mission lait à la Chambre d’agriculture, et principale cheville ouvrière de la journée. En effet, si la consommation mondiale est en hausse, celle de la France est en baisse. Un peu partout dans le monde, les volumes produits augmentent (Nouvelle-Zélande, Allemagne et France). « On se situe plutôt dans une spirale déflationniste, mais ça peut changer ». Solution envisageable pour protéger les exploitations laitières des remous violents du marché : la différenciation des laits sera abordée lors de la table ronde de la matinée. Là encore, pas facile de faire cohabiter tous les acteurs, surtout quand certains s’apprêtent à sortir un lait différencié dans les jours à venir et ne veulent pas trop en dévoiler ! Un point sera fait lors de cette table ronde sur ces différenciations : bio, AOP, lait de pâturage, lait sans OGM…, sur leurs « limites » quantitatives – notamment, y a-t-il une limite au développement de la bio ? – et sur les plus-values aux éleveurs que ces démarches peuvent apporter. « Il ne faut pas faire rêver les gens », tempère Christophe Sablé, secrétaire général de la Chambre d’agriculture et président du groupe de travail production laitière.
Des témoignages parlants
L’après-midi sera davantage consacré aux exploitations elles-mêmes, et à la manière dont elles se préparent pour affronter l’avenir. Les participants au comité de pilotage du 19 janvier ont pu voir en avant-première les témoignages vidéo des exploitants qui seront présentés à la journée, et déjà prévoir les questions et les thématiques qu’ils soulèvent. « Il faut faire comprendre aux gens que les choix d’aujourd’hui ne seront pas les choix de demain. Il faut se préparer à être en perpétuelle adaptation », témoigne un agriculteur du groupe de travail après la diffusion des témoignages. « Ce qui me préoccupe, c’est comment on va donner envie aux jeunes de s’installer », réagit un autre. Un témoignage vidéo sera d’ailleurs spécifiquement consacré à l’installation.
Bien d’autres questions ont été soulevées lors de cette réunion de préparation : les États généraux de l’alimentation vont-ils vraiment déboucher sur une prise en compte des coûts de production dans les prix des produits agricoles ? Peut-on faire intervenir un représentant de l’État ? Faut-il parler de l’affaire Lactalis ? Les laiteries peuvent-elles s’engager sur les prix minimums ?
« Il est sûr qu’on ne pourra pas répondre à tout , prévient Christophe Sablé. Mais vu toutes les questions que l’on peut se poser alors qu’on est qu’un petit groupe, le débat promet d’être intéressant et animé lors de la journée laitière ! »
Journée laitière départementale - Mardi 20 février 2018 - De 10h à 16h30 - Salle de l'Odyssée à Orvault
Programme de la journée en cliquant ici
Inscrivez-vous dès maintenant en cliquant ici ou auprès de Doreen Guegan : doreen.guegan@pl.chambagri.fr - 02 53 46 60 70