Avec les conditions météorologiques de la campagne, les rendements sont estimés en forte baisse.
Le gel, la grêle, la pluie… Avec l’ensemble des aléas climatiques de l’année, la chambre d’agriculture estime le rendement moyen des vendanges 2021 à 12,5 hl/ha. L’impact du gel du mois d’avril est confirmé sur l’ensemble du vignoble nantais. « Tout le monde est touché de façon sévère, explique Florent Banctel, conseiller en viticulture à la chambre d’agriculture. Dans les grappes restantes, on constate du millerandage, c’est-à-dire des baies de différentes tailles. Cette situation est liée aux conditions de floraison non favorables et aura un impact sur le rendement. Les petites baies vont mûrir mais il n’y aura quasi pas de jus à l’intérieur. »
Puis, courant juin, la grêle a notamment touché de manière sporadique les secteurs de la Chapelle-Basse-Mer, Le Loroux-Bottereau, La Chapelle-Heulin, Le Landreau, les bordures de Vallet et Le Pallet. « Il y a différentes intensités mais à certains endroits, les rameaux sont cassés en deux. Ce sont de grosses blessures même si la grêle peut faire de plus lourds dégâts. Cela entraînera une baisse de rendement dans les parcelles concernées et sera une porte ouverte aux maladies. Ces blessures rendront aussi la taille plus difficile l’année suivante. »
Une vigne longtemps saine
Enfin, les conditions non estivales du mois de juillet (températures moyennes assez basses et humidité permanente) ont favorisé le développement du mildiou, de l’oïdium et du botrytis. « Nous avons eu une vigne saine très longtemps, jusqu’au 20-25 juillet. Mais en cette fin de saison, le feuillage décroche concernant le mildiou. À certains endroits, il descend sur les grappes, avec des conséquences sur le rendement. L’oïdium a mis du temps à se déclarer mais il prend de l’importance sur feuille et grappe, notamment sur le chardonnay. On en voit un peu sur le melon de Bourgogne, un cépage très peu sensible, donc il faut être vigilant. Utiliser régulièrement du soufre sur les cépages peu sensibles peut permettre de limiter son développement », analyse Florent Banctel.
Quant au botrytis, il commence à se développer mais la situation reste très hétérogène. « Il n’y a pas de botrytis lié à la perforation du ver de la grappe, hormis, parfois, à des endroits avec un fort historique. L’année est défavorable aux tordeuses de la grappe. C’est une constante depuis quatre à cinq ans dans le vignoble », note le conseiller. Concernant la cicadelle verte et le black-rot, rien à signaler.
La vigne est entrée en véraison aux alentours du 5 août. La chambre d’agriculture va démarrer les contrôles de maturité fin août-début septembre. « Les vendanges devraient débuter à la mi-septembre. Elles seront étalées dans le temps, minimum un mois et compliquées pour les parcelles ayant gelé. Les stades de maturité intra-parcellaire seront très hétérogènes. L’idéal serait de vendanger les parcelles deux fois pour optimiser les maturités et/ou les quantités ramassées, mais cela a un coût. Il pourrait être judicieux de prioriser les parcelles à forte valeur ajoutée aux niveaux quantitatif et qualitatif. »
Estelle Bescond