Loire-Atlantique - « On n’avait pas eu une année aussi précoce depuis 2011 »

Chez Christian Langlais, maraîcher à Sautron, la cueillette s’est terminée vendredi 22 avril avec… un brin d’avance.

« On n’avait pas eu une année aussi précoce depuis 2011 ! », s’exclame Christian Langlais, maraîcher à l’EARL Langlais à Sautron. En cause : le coup de chaud survenu au mois de mars. « La floraison du muguet a débuté plus tôt. Heureusement, les nuits et les matinées du mois d’avril ont été fraîches, de quoi ralentir la floraison... » La cueillette a ainsi commencé samedi 16 avril sur l’exploitation. Mais, chez certains, la cueillette était déjà en place lundi 11 avril !

Pour autant, Christian Langlais est largement dans les temps et sa troupe de saisonniers ramasse les derniers brins vendredi 22 avril. Les conditions de récolte ont été idéales cette année avec du soleil et de la chaleur au rendez-vous… « Juste ce qu’il faut ! »

Récolter tôt et conserver au froid

Sous les bâches, les brins du bonheur ont été conservés le plus longtemps possible dans le noir. « Ce n’est que lorsque le muguet commence à chercher le soleil qu’on ouvre un petit peu. Afin que les brins poussent droit. » Le muguet est récolté encore un peu vert puis conservé dans des chambres froides à 3°C afin de ralentir sa floraison. « L’idéal, c’est quand il reste du vert sur le haut. » En effet, il ne faudrait pas que les précieux brins soient trop en avance… au risque d’arriver fanés sur les étales des fleuristes au 1er mai. « Contrairement à 2011 où la précocité de la floraison a surpris les producteurs, cette année ils y étaient préparés, précise Clara Strach, conseillère technique pour la production de muguet à la Fédération des maraîchers nantais. Le choix de récolter le muguet un peu vert, sa mise à l’eau froide puis son stockage en chambre froide à 2-3°C sont autant d’astuces pour ralentir sa croissance. » 

Chez Christian Langlais, les brins ont été disposés en bouquet dans des palettes en plastique placées au frigo. « On les a sortis de leurs boîtes le week-end du 23 avril pour ajouter les feuilles aux bouquets », explique le maraîcher.

Et la qualité ?

« Cette année, le muguet des producteurs nantais a fier allure : il y a un beau contraste entre les clochettes bien blanches et le vert des feuilles, présente la conseillère. On évite le plus possible d’avoir un muguet pâlot. Il faut que la tige et les feuilles aient reçu un peu de soleil pour être pleines de chlorophylle car c’est elle qui leur confère leur belle couleur verte. » Un beau muguet est alors un muguet « qui se tient » avec une « tige ferme, assez robuste, d’une longueur de 20 à 25 cm sur laquelle sont disposées une quinzaine de clochettes ». Dans l’ensemble, la récolte est belle et même les gelées du 1^er au 4 avril n’ont pas altérées ni la qualité ni la quantité du muguet. « Il est vrai que le gel peut parfois causer des dégâts dans les châssis si les brins sont trop prêts du bord, explique Clara Strach. Mais cette année, ça n’a pas été le cas et tout s’est bien passé. » Christian Langlais regrette tout de même une petite perte de récolte cette année en raison des maladies. 

Dans l’ensemble, la cueillette est bonne et les 60 millions de brins annuels produits par les maraîchers nantais seront donc au rendez-vous ce dimanche !