L‘antenne du Vignoble nantais a conduit une action de repérage de cédants dans neuf communes du territoire. La restitution de cette étude a eu lieu le 19 février en visioconférence.
Il paraîtrait qu’on a l’âge que l’on se donne. Quoiqu’il en soit, le vieillissement est, il faut en convenir, une fatalité. Ce qui ne l’est pas par contre, c’est la manière dont nous l’appréhendons et dont nous nous projetons vers l’avenir, notamment quand nous sommes à la tête d’une exploitation agricole. L’anticipation, la réflexion, la décision sont les clés pour cheminer plus sereinement. Ce processus se conduit logiquement de manière individuelle mais une approche plus collective a aussi des vertus.
Parmi les outils déployés par la chambre d’agriculture, le repérage des cédants potentiels est un moyen d’améliorer la perception de la situation d’un territoire donné. Inscrit dans le programme Accompagnement de l’installation et de la transmission en agriculture (AITA), financé par le ministère de l’Agriculture via la Draaf, une étude a justement été conduite dans neuf communes du Vignoble nantais (Boussay, Château-Thébaud, Gétigné, Gorges, Haute-Goulaine, La Haye-Fouassière, Maisdon-sur-Sèvre, Monnières et Saint-Fiacre-sur-Maine). L’objectif est d’identifier où se situent les 55 ans et plus, d’évaluer leurs perspectives de succession et de détecter le scénario privilégié.
Difficile équation
Les résultats ont été restitués lors d’une visioconférence le 19 février, à laquelle étaient conviés les exploitants du territoire concerné ainsi que les mairies et les partenaires locaux de la chambre d’agriculture. La principale préoccupation qui ressort des échanges est la situation des sites d’exploitation, en particulier en viticulture. Nous observons en effet qu’une part des cédants réserve leur chai à un changement de destination pour le transformer en logement d’habitation. Cela limite par conséquent les possibilités d’accès aux outils existants pour les porteurs de projet. Autre point abordé lors des discussions : le décalage qu’il peut y avoir entre les offres d’exploitation et les projets des candidats. Ce phénomène est assez nouveau et l’équation pas toujours évidente à résoudre. La chambre d’agriculture se penche actuellement sur ces deux sujets pour trouver des solutions satisfaisantes.
Christian Delair, conseiller transmission de la chambre d’agriculture, a également présenté les moyens à disposition des exploitants. Il a notamment insisté sur la nécessité pour les futurs cédants d’anticiper les démarches. « Il est souhaitable de débuter la phase de réflexion dans les cinq ans qui précèdent la date de départ en retraite, sans attendre le dernier moment », a-t-il avancé. « Et il faut utiliser les outils disponibles : Point accueil transmission, formations, Répertoire départ installation, etc. » La question n’est donc plus de savoir à quel âge se poser les questions : il faut surtout savoir si l’on est prêt à se lancer dans un tel projet.
Jean-Philippe Arnaud – chambre d’agriculture