La campagne française 2020-2021 du kiwi a été lancée le 6 novembre. Pour les Coteaux Nantais, la récolte présente un volume et une qualité organoleptique satisfaisants.
Sur une parcelle de la Guilvinière à Carquefou, la récolte de kiwis s’est déroulée début novembre pour les Coteaux Nantais, entreprise créée par René Delhommeau en 1943 à Vertou comprenant alors 2 ha de pommiers et quelques poiriers.
Aujourd’hui, cette société, se compose de 150 salariés*, 103 ha de vergers répartis dans cinq communes que sont Carquefou, Thouaré-sur-Loire, Vertou, La Planche et Remouillé, plus de 39 variétés de pommes rustiques, neuf variétés de poires et neuf autres de fraises, des prunes, des coings et des kiwis. Sa particularité est la conduite de ses vergers : en agriculture biologique depuis 1970 et en biodynamie depuis 1997 avec l’obtention du label Demeter.
« Quand l’actuel directeur général, Michel Delhommeau, a repris l’entreprise, il s’est intéressé à la biodynamie. Il a d’abord testé cette technique dans son potager et s’est aperçu que les rendements étaient plutôt bons. Le passage de l’agriculture biologique à la biodynamie est un réel changement de pratiques. Le point de vue est différent : on s’intéresse d’abord au sol car un sol vivant permettra d’avoir des arbres en bonne santé qui produiront des fruits de façon régulière d’une année sur l’autre. Cela évite l’alternance biennale, courante en arboriculture », explique Audrey Vidal-Blanchard, responsable communication. Le rendement est évidemment moins important car la volonté est d'obtenir une constance sur plusieurs années. Par exemple, en agriculture conventionnelle, un arbre génère en moyenne 250 pommes alors qu’en biodynamie, les Coteaux Nantais comptent 120 fruits par arbre.
Un volume national en baisse
Avec 2 ha et environ 12 tonnes par an, le kiwi n’est qu’une petite partie de l’activité des Coteaux Nantais tournés principalement vers la production de pommes et de poires avec 1 307 tonnes de pommes et 318 tonnes de poires été récoltées en 2020. Les Coteaux Nantais ont fait le choix de planter le cultivar le plus répandu au monde, Hayward, issu de l’espèce Actinidia deliciosa. « C’est une variété à la chair verte bien ferme, parfumée et aromatique, donnant en moyenne 30 kg par arbre. »
Pour la récolte, la fenêtre de tir est plutôt réduite car l’axe principal de déclenchement de la cueillette est la météo. Il faut atteindre un taux de sucre à la récolte de 6,2° Brix (Indice réfractométrique) minimum, pas de gelées d’affilée en amont et un temps clément le jour-J. Ces fruits, dont la plante est originaire de Chine, sont ramassés à la main en un seul passage. « Contrairement à la pomme que nous cueillons en deux ou trois passages selon la maturité », précise Audrey Vidal-Blanchard.
Cette année, la pluie de l’automne a en effet décalé le début de la campagne qui aura permis d’apporter au fruit une sucrosité prometteuse. Les Coteaux Nantais s’attendent à « de très beaux volumes cette année et une bonne qualité organoleptique » tandis qu’au niveau national, le rendement devrait être légèrement inférieur à la saison précédente avec environ 50 000 tonnes, estime le Bureau interprofessionnel du kiwi (Bik). Cette perte de volume s’explique notamment par des conditions climatiques complexes ces dernières saisons.
Sixième espèce de fruit produite en France, majoritairement dans le Sud-Ouest qui concentre 75 % de l’activité, le kiwi est cultivé par 1 500 arboriculteurs sur 3 800 ha. Au niveau mondial, la Chine est le premier producteur de kiwis devant l’Italie (moitié nord du pays) et la Nouvelle-Zélande, puis le Chili, la Grèce et la France.
*Une trentaine dans les vergers, une trentaine à la station fruitière pour le calibrage et la commercialisation des fruits frais, 70 à Cototerra pour la transformation et 20 dans les fonctions de support. 70 à 80 saisonniers viennent compléter ces équipes pendant la cueillette.
