À l'initiative de la FNSEA 44 et de JA 44, une rencontre avec la Fédération des chasseurs de Loire-Atlantique (FDC) s’est tenue ce mercredi dans les locaux de la chambre d’agriculture. Bilan des dégâts, piégeage du sanglier, zone non chassée ont été abordés. Le point avec Pierre-Michel Foucher responsable de la section Dégâts de gibiers à la FNSEA 44.
Pourquoi la FNSEA 44 et JA 44 ont-ils rencontré la FDC 44 ?
Pierre-Michel Foucher : Les dégâts de sangliers sont en constante augmentation depuis des années et le tir ne suffit plus. L’année 2021 est particulièrement marquée par de nombreux dégâts avec des montants de demande d’indemnisation qui s’élèvent à 300 000 € pour 260 dossiers déposés entre le 1er juillet 2021 et aujourd’hui. Plus de 6 000 sangliers ont été prélevés dont 300 en avril et mai 2021 grâce au tir à l’affût. Ce dernier est possible depuis l’année dernière et permet de tirer le sanglier douze mois de l’année.
Le piégeage du sanglier est autorisé depuis janvier 2021 suite à un arrêté pris par le préfet. Cependant, jusqu’à présent, le piégeage était réservé au lieutenant de louveterie. À partir de cette année, tout piégeur agréé et chasseur peut désormais piéger le sanglier. Il faut néanmoins que le piégeur suive une formation spécialisée pour le sanglier. Des dates de formation sont déjà fixées et sont complètes. Néanmoins d’autres formations vont être organisées sur une demi-journée au Bois de la vente à Joué-sur-Erdre. Suite à cette formation, une attestation sera délivrée aux participants. Il faut se rapprocher de la Fédération des chasseurs pour s’inscrire. Le piégeur agréé devra ensuite faire une demande en ligne via le site mesdemarchessimplifiees.gouv.fr pour faire une demande pour pouvoir piéger. L’administration consultera la FDC et les louvetiers puis donnera une autorisation via un arrêté préfectoral individuel. Le piégeage a prouvé son efficacité. Dans la réserve du Massereau, depuis juin 2021, on dénombre 78 sangliers piégés. Le piégeage est ouvert dans tout le département et c’est au détenteur du droit de chasse de faire la demande de piégeage.
Nous regrettons que le piégeage soit uniquement réservé aux piégeurs-chasseurs. De nombreux exploitants souhaiteraient pouvoir piéger le sanglier car les chasseurs de leur secteur sont débordés et n’arrivent plus ou ne veulent plus tirer le sanglier. Le piégeage est une réelle alternative pour les exploitants qui ne chassent pas. Les exploitants doivent donc passer leur permis de chasser.
Depuis juin 2020, pour chasser le sanglier, il faut adhérer à la Fédération des chasseurs. Qu’en est-il ?
P-M. F. : Certains secteurs ne sont pas encore adhérents et c’est fort regrettable. La FDC dénombre 440 000 ha qui adhèrent, soit 40 000 ha de plus depuis la mise en place du plan de gestion. La FDC nous rappelle que depuis le 1er juillet 2021, les territoires non adhérents à la FDC se verraient appliquer un abattement de 50 % lors des demandes d’indemnisation sollicitées par les propriétaires exploitants subissant des dégâts. Les exploitants doivent donc se rapprocher de leurs propriétaires pour s’assurer que leurs parcelles font bien partie d’un territoire qui adhère à la FDC.
D’autres sujets ont-ils été évoqués ?
P-M. F. : Oui, la FNSEA 44 a sollicité la FDC pour développer le tir de la chevrotine lors des battues aux sangliers. Dans le sud Loire, plusieurs sociétés de chasse ont sollicité ce mode de tir. Pour rappel, la chevrotine permet plus de prélèvements avec plus de sécurité. Par ailleurs, des présidents de société ont de nombreuses craintes quant à l’utilisation de balles lors des battues en termes de sécurité.
Mathilde Besnier