Loire-Atlantique - Être son propre patron

Tout juste diplômé, Valentin Gledel a eu l’opportunité de s’installer en 2017 au sein d’un élevage bovins viande en système naisseur-engraisseur.

A 21 ans seulement, Valentin Gledel s’est installé sur la commune de Louisfert en février 2017. Il s’est associé à Ambroise Fredoueil au sein du Gaec Fredel. « J’ai fait mon apprentissage sur cette exploitation allaitante naisseur-engraisseur qui était alors une EARL. Je n’avais pas forcément envie de découvrir d’autres choses comme beaucoup d’apprentis le font et, surtout, j’avais cette volonté d’être mon propre patron. » 

BTS Acse obtenu en 2015, Valentin Gledel démarre un stage de parrainage d’un an avec son associé actuel. « Après le départ à la retraite de son père, Ambroise cherchait à s’associer. Comme je n’avais pas d’exploitation familiale sur laquelle m’installer, j’ai saisi cette opportunité. Le système allaitant me plaît car il a moins de contraintes horaires que le laitier et qu’il y a davantage de machinisme. En travaillant avec du vivant, les journées ne se ressemblent pas et c’est une fierté de produire de la viande pour nourrir la population. »

A son installation, Valentin Gledel a repris une partie du capital de l’exploitation à hauteur de 33 % et a pu acquérir 40 ha de foncier agricole. « Autour de nous, il y avait deux cédants : un à 2 km du site principal avec des parcelles de pâturage et un second à 5-6 km. J’ai acquis ce foncier entre août 2016 et février 2017. » Cet achat a permis au Gaec Fredel de passer de 130 à 240 ha, dont 175 ha d’herbe.

Valentin Gledel a en charge la partie culture (environ 30 ha de maïs pour l’engraissement et le reste en cultures de vente et en autoconsommation) et Ambroise Fredoueil, le suivi du troupeau avec 150 vêlages par an. « Comme nous ne sommes que deux, nous devons être polyvalents et, souvent, on se retrouve sur l’atelier viande. » Les associés ont également mis en place de la vente directe : environ 5 vaches et 2 veaux par an partent à l’atelier découpe Duvacher et les clients récupèrent leurs colis au Gaec. « Avec le confinement, on s’est rendu compte qu’il y avait de la demande mais ça prend du temps pour organiser tout ça. »

Malheureusement, quelques mois après son arrivée, en juin 2017, la moitié des bâtiments a été détruite par un incendie. « Cette année-là, les animaux ont été répartis sur trois sites. On a reconstruit les bâtiments existants en février 2018 et on en a créé un en 2019 pour que les animaux soient tous sur le site principal dès l’hiver prochain. Au total, environ 430 animaux seront réunis, ça nous facilitera le travail. »

En effet, Valentin Gledel travaille un week-end sur deux et ne prend qu’une semaine et demi de vacances par an. « Si notre travail était payé à sa juste valeur, on pourrait développer du salariat et avoir un confort de vie supplémentaire. Aujourd’hui, notre objectif est de maîtriser nos coûts et nos charges, maintenir notre activité et être plus performants en attendant, on l’espère, une embellie pour la filière viande bovine. »