Fin août, le gouvernement a promulgué la loi Climat-Résilience qui stipule, notamment, l’obligation d’un menu végétarien dans les cantines. En contrepartie, la FNB a négocié une autre obligation : la montée en gamme dans la restauration collective.
La loi Climat-Résilience, promulguée le 22 août, a rendue officielles plusieurs propositions de la Convention citoyenne pour le climat. La profession s’était particulièrement intéressée au repas végétarien dans les cantines.
Dans les faits, s’il était question d’expérimentation dans les restaurants collectifs, la loi Climat-Résilience est très claire : l’obligation du menu végétarien hebdomadaire est maintenant généralisée. Il ne s’agira plus d’une option, et la loi va même un cran plus loin pour permettre aux volontaires qui le souhaiteraient la mise en place d’une alternative végétarienne tous les jours. Dans les restaurants collectifs gérés par l’État qui propose de multiples menus chaque repas, l’existence d’une telle alternative est même obligatoire.
La profession obtient la montée en gamme de la viande
Grâce au travail des éleveurs au niveau national et sur le terrain, la profession a su se faire entendre par le biais des propositions de la FNB qui ont été retenues. Cette dernière a défendu le « manger mieux » en contrepartie du « manger moins » s’agissant de la viande. Ainsi, de nouveaux objectifs sur la qualité de la viande ont été fixés : 60% d’approvisionnement en viandes de qualité pour les restaurants collectifs à compter du 1er janvier 2024, c’est-à-dire viandes sous SIQO, label rouge, bio, issues d’exploitations HVE, du commerce équitable ou d’approvisionnement direct. Ce taux est même fixé à 100% pour les cantines gérées par l’État, ses établissements publics et les entreprises publiques.
Malheureusement, comme pour le repas végétarien au départ, l’État n’a pour l’instant prévu aucune sanction pour ceux qui ne respecteraient pas cette règle.
Les éleveurs seront vigilants
« C’est une vraie opportunité de développer le label rouge et les filières rémunératrices dans la restauration collective, reconnait David Moisan, responsable de la section viande bovine de la FNSEA 44. Mais ne nous y trompons pas pour autant : nous avons déjà vu avec les ÉGAlim ce qui se passe lorsque l’État publie des lois dont le non-respect n’est pas sanctionné. Rien du tout. Voilà pourquoi nous devons nous préparer à rencontrer nos élus locaux et faire pression pour que cette loi soit respectée. Cette fois, nous avons toutes les cartes en main, puisqu’il tombe sous le sens qu’il vaut mieux que nos enfants mangent de la viande française de qualité. »
Delphine Barel