Loire-Atlantique - Il s’installe avec un atelier avicole hors-sol

Installé en juin 2019, Frédéric André vient de recevoir sa première bande de canards de Barbarie dans un contexte tendu pour la filière.

« Il y a deux ans, il y avait beaucoup de demandes au niveau de la filière canard mais aujourd’hui, la situation s’est détériorée », constate Frédéric André, éleveur à Campbon. A l’époque, cet atelier avicole hors-sol apparaissait être une bonne solution afin que Frédéric rejoigne son frère Christophe sur l’exploitation en vaches allaitantes.

« Il était à 110 vêlages par an et nous ne voulions pas augmenter le cheptel en raison de la problématique du foncier. Et sur une même ferme, c’est plutôt intéressant de diversifier les ateliers. Le canard de chair m’a attiré car ce sont des bandes longues, contrairement au poulet, et avec les bovins, on est habitué à des cycles longs. » 

Lorsque l’un de ses voisins est parti à la retraite, ça a été l’occasion pour cet ancien salarié agricole de 13 ans d’expérience de reprendre les terres et de s’installer avec son frère en juin 2019. L’exploitation agricole est ainsi passée de 150 ha répartis entre Campbon et Saint-Nazaire à 210 ha. « Ca simplifie la tâche pour le pâturage des animaux : on devient plus autonomes. »

Le terrassement pour le bâtiment volailles de 1 200 m2 a été effectué en septembre, les premiers poteaux ont été implantés en janvier de cette année et le chantier s’est fini début juin. Comme les normes sanitaires évoluent constamment, il leur a été conseillé d’installer des fenêtres sur 3 % du bâtiment pour favoriser l’entrée de la lumière naturelle. « Avec le mécanisme des volets, ça ajoute des frais supplémentaires. Un jour, il sera peut-être obligatoire d’aménager un parcours extérieur donc, dans cette hypothèse, nous avons préféré l’anticiper : un champ est attenant au bâtiment côté entrée d’air », précise Frédéric André. 

A l’extrémité du bâtiment, une fosse à lisier a été créée pour récupérer les effluents d’élevage et les transformer en engrais. Au total, le Gaec André a investi 450 000 € pour la création de ce nouvel atelier. En parallèle, les deux éleveurs développent la vente directe de leur production de viande sur leur site de Saint-Nazaire. « Depuis mon installation, on a passé six vaches en circuit court et notre objectif est de monter à dix par an. Avec le bouche-à-oreille, ça va assez vite. »

Quant aux canards, la première bande est arrivée le 15 juin : 18 500 canards, dont 5 400 canettes. « Une voisine m’a formé sur la mise en place et l’enlèvement notamment. Les techniciens de la Cavac sont aussi très présents. J’apprends petit à petit. » Les canards de Barbarie arrivent à un jour. A 15 jours, un technicien viendra pour le dégriffage et la vaccination et à 3 mois les mâles partiront. « Ils pèseront environ 4,5 kg. Les femelles partent deux semaines avant, à 2,5 kg. » 

Dans son contrat avec la Cavac, Frédéric André doit faire 3,5 bandes par an « mais, apparement, les réfrigérateurs sont encore pleins. Depuis quelques années, de nombreux bâtiments neufs sont construits pour renouveler la filière mais le confinement n’a pas aidé. Malheureusement, on est obligé de subir. Notre crainte, c’est de ne pas pouvoir faire le nombre de bandes prévues même si on sait que le groupement fait du mieux qu’il peut. Avec les départs en retraite prévus dans deux ou trois ans dans la filière canard, il devrait y avoir plus de places pour les jeunes installés. Normalement, une crise, c’est temporaire ! », affirme Frédéric André, optimiste malgré tout.