Les acteurs intervenant sur le thème de la reconquête de la qualité de cette ressource ainsi que sa gestion optimisée se sont réunis mardi 30 mars.
Le comité départemental de l’eau s’est réuni, ce mardi 30 mars en visioconférence, soit la troisième fois depuis sa création fin 2019. Il est coprésidé par le préfet de Loire-Atlantique, Didier Martin, et le président du conseil départemental, Philippe Grosvalet.
Dans ce cadre, les acteurs ont pu partager le bilan de la situation de l’eau et tracer les perspectives tant en matière de partenariats à développer que d’axes de travail communs. Quatre groupes de travail ont ainsi été constitués : stratégie pour la sécurité de l’approvisionnement en eau potable ; l’approche qualitative des masses d’eau ; la gestion quantitative des masses d’eau ; stratégie d’aménagement et qualité des masses d’eau. Ce 30 mars, chaque groupe de travail a présenté ses travaux sur les captages d’eau potable et sur la gestion quantitative. A cette occasion, le président de la chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, Alain Bernier, est intervenu pour parler des actions agricoles.
Extraits choisis du discours d’Alain Bernier
« Tout d’abord, je souhaite vous rappeler que l’agriculture est avant tout un secteur économique très important en Loire-Atlantique avec un chiffre d’affaires d’1,2 milliard d’euros et la première place régionale en matière d’exportation vers les pays tiers. L’agriculture de Loire-Atlantique génère plusieurs milliers d’emplois dans l’agro-alimentaire, les services, le transport routier et maritime, le commerce et le tourisme (…)
Mesdames, Messieurs les élus, je vous le dis : arrêtez de stigmatiser nos agriculteurs, arrêtez d’accabler notre agriculture, il faut la soutenir. Quand j’entends dire que notre département et notre région ont très peu de masses d’eau en bon état écologique, je regrette qu’on y associe aussi systématiquement l’activité agricole. Certes les données biologiques qui permettent notamment d’évaluer cet état montrent que la situation n’est pas satisfaisante et nous le déplorons comme tout le monde mais les causes sont multifactorielles et pas uniquement agricoles. Pour mémoire c’est aussi lié à la morphologie des cours d’eau, à des plans d’eau qui ne sont pas forcément à usage agricole ou encore aux rejets des collectivités.
Il faut que vous l’entendiez, la profession agricole est fortement mobilisée en faveur de la qualité de l’eau. Les agriculteurs sont en recherche constante de performance technique, gage de performance économique et de performance environnementale (…)
Aujourd’hui, la reconquête de la qualité de l’eau nécessite d’intensifier les actions. Les agriculteurs y sont prêts. Ils font des propositions dans ce sens. Pour permettre aux agriculteurs de mettre en œuvre ces propositions, il faut des outils et des financements.
La boîte à outils s’enrichit progressivement avec par exemple les PSE, Paiements pour services environnementaux, mais elle est encore insuffisante et à l’état expérimental. Monsieur le préfet, mesdames, messieurs les élus, ces outils sont indispensables pour donner un cadre juridique à l’accompagnement de la profession agricole. Pour accélérer l’action agricole, il faut progresser très vite sur ces outils.
Ces outils contractuels sont la condition pour que les agriculteurs s’engagent de façon volontaire, ce qui est la voie à privilégier bien avant l’action réglementaire ou la maitrise foncière publique qui ne doit intervenir qu’en dernier recours et uniquement en dernier recours (…)
Sur le volet « qualité », les irrigants sont un peu plus de 800 dont certains qui ont besoin d’être rassurés quant au devenir de leurs activités et d’autres encouragés pour engager cette nécessaire transition liée au changement climatique (…) »
Estelle Bescond