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Loire-Atlantique - « L’écopâturage, c’est de l’élevage à part entière »

Caroline Tronche
Le 27/04/2019 à 12:00 I 1 commentaire
Loire-Atlantique - « L’écopâturage, c’est de l’élevage à part entière »
Remarquablement rustiques, les moutons d’Ouessant sont bien adaptés pour la pratique de l’écopâturage. Ils restent néanmoins des animaux qui doivent être identifiés et gérés par un éleveur.

A Erbray, près de Châteaubriant, Agnès et Benoît Sion sont installés en production d’ovins viande, avec une activité complémentaire en écopâturage. Ils gèrent donc deux troupeaux aux finalités différentes, mais avec le même souci de faire un vrai travail d’élevage.

Cela fait un peu plus de trois ans qu’Agnès et Benoît Sion sont installés à Erbray, près de Châteaubriant, en production ovine. Jeunes installés en Loire-Atlantique, ils ont pourtant déjà une longue expérience agricole : une première carrière en tant qu’éleveurs caprins en Vendée, puis une expérience en région Rhône-Alpes où Benoît était berger responsable du troupeau d’un lycée agricole, et Agnès, correspondante de presse.

Retour dans l’Ouest, donc, en 2015, où ils trouvent une ferme à reprendre avec des ovins viande grâce au Répertoire départ installation.

Ils en reprennent le cheptel, les bâtiments, anciens mais fonctionnels, et la petite activité déjà existante d’écopâturage. Depuis, ils la développent, « dans un rayon de 30 km autour de la ferme ».

Ils ont aujourd’hui quatre clients principaux : GRT à Nozay, RTE à Louisfert, la Centrale solaire de Châteaubriant et un grand domaine à Saint-Aubin-des-Châteaux. Ils ont en plus quelques « petits » clients.


Gestion de troupeau
« Les gens ne s’imaginent pas toujours que l’écopâturage, c’est de l’élevage à part entière », commente Benoît Sion. « Un mouton, ça n’est pas une tondeuse. Notre troupeau est identifié, vermifugé, tondu tous les ans. Il faut aussi en gérer la reproduction et l’alimentation : nous devons surveiller la pousse de l’herbe et adapter le chargement. Au printemps, nous pouvons mettre 40 moutons sur un hectare. Mais en hiver, seulement 10. Il faut donc en permanence ajuster les effectifs et disposer de surfaces tampons ».

Il faut aussi, le cas échéant, faire tourner les animaux (femelles et/ou mâles), apporter un râtelier de foin, amener à boire en été, enlever les animaux morts... « Il y a beaucoup de travail, mais cela ne se voit pas », remarque Agnès. « Alors, lorsque l’on propose des devis, les clients trouvent cela toujours trop cher… ».

Heureusement, dans cette activité, Benoît et Agnès ont des alliés de taille : en l’occurrence de petite taille, puisque ce sont des moutons d’Ouessant. « Nous avons 120 brebis », commente Benoît. « C’est une race incroyablement rustique. Ils sont peu exigeants en alimentation et en boisson. Ils n’ont pas besoin d’abris, les arbres leur suffisent. Et ils n’ont pas de problème de pattes, pas de piétin. »

Agnès et Benoît mettent en avant tous les avantages de cet écopâturage : « cela répond aux trois piliers du développement durable », commente Agnès, qui a récemment travaillé le sujet en préparant la semaine du développement durable avec la Communauté de communes de Châteaubriant-Derval.

« Sur le plan économique, cela se substitue à des dépenses d’énergie fossile, de produits phytosanitaires, et de temps de travail des opérateurs ; sur le plan écologique, c’est meilleur pour les sols, pour les équilibres naturels et cela contribue à sauver une race de mouton, qui sans cela, aurait disparu ; sur le plan social aussi : cela crée de l’emploi local, cela redonne un lien avec la Nature dans des lieux où il avait disparu… Les animaux offrent une présence, les gens viennent les voir ».

Sans oublier que le fond sonore d’un troupeau de moutons d’Ouessant est plus agréable que celui des tondeuses…


Cheptel viande : circuit long et vente directe
Même si les moutons noirs sont un peu les ambassadeurs de la ferme– qui d’ailleurs se nomme « EARL du Mouton noir »–, les moutons viande, blancs ceux-là, assurent le principal revenu de l’exploitation. Les agneaux, issus de 490 brebis croisées romane et île de France et de béliers texel, sont commercialisés via Terrena et sa filière qualitative D’Anvial.

Un peu dubitatif au moment de son entrée dans cette filière qui comprend une alimentation riche en oméga 3, Benoît Sion est maintenant totalement convaincu qu’elle produit non seulement une viande de qualité, mais qu’elle est également très bénéfique pour la santé et le bien-être des animaux : « On voit tout de suite la différence ».

Si les prix des agneaux D’Anvial comprennent une plus-value liée à la qualité, ils restent toutefois fluctuants, et ne suivent pas toujours l’augmentation des charges. Agnès et Benoît Sion font également de la vente directe de leurs agneaux, « qui permet de lisser les fluctuations ». « Nous avons la chance d’avoir un atelier de découpe tout près d’ici (NDLR : la société Franck Duvacher, basée elle aussi à Erbray).

« La vente directe a un intérêt économique, mais c’est aussi une reconnaissance de notre travail, par le retour direct des clients. C’est aussi grâce à elle que nous avons constaté tout le bénéfice de l’alimentation riche en oméga 3. Pour nous, vente directe et en coopérative sont très complémentaires ».

Agnès et Benoît souhaiteraient développer cette activité, pour aller jusqu’à 100 agneaux vendus en direct par an. Pour cela, ils viennent d’intégrer le réseau Bienvenue à la ferme. Mais ce n’est pas la seule raison. Ils envisagent également de proposer des animations au grand public, de travailler de concert avec d’autres producteurs du secteur, « pour expliquer notre travail, lutter contre les idées toutes faites ».

« On a tellement de projets, mais c’est le temps qui nous manque ! ».


Catherine Perrot

   

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