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Loire-Atlantique - Où est l’herbe des marais du lac de Grand-Lieu ?

Estelle Bescond, Journaliste LAA // 06.45.70.36.68
Le 01/06/2020 à 12:00 I Soyez le 1er à déposer un commentaire
Loire-Atlantique - Où est l’herbe des marais du lac de Grand-Lieu ?

Les agriculteurs des marais du lac de Grand-Lieu vivent une situation inédite et catastrophique : aucun brin d’herbe dans les parcelles de pâturage ou de fauche.

Un paysage lunaire. C’est ce qu’a découvert Michel Coudriau, éleveur laitier à Saint-Lumine-de-Coutais, en cette fin du mois de mai en allant dans ses parcelles des marais communaux du lac de Grand-Lieu. « Il n’y a pas un brin d’herbe, tout est marron. C’est la première fois que je vois ça sur des parcelles de pâturage », confie cet agriculteur installé en 1984.

Ailleurs, seule la jussie s’épanouit pleinement, comme aux alentours du canal du Grand Port. « Ca doit toucher 800 à 900 ha au total et concerner une trentaine ou quarantaine de fermes entre Saint-Lumine-de-Coutais et les marais de Saint-Mars-de-Coutais. » 

Pour la fauche, l’éleveur estime qu’il y aura à peine deux round baller à l’hectare alors qu’en temps normal, il peut en faire dix à quinze à l’hectare avec une moyenne de 6 à 7 t de matière sèche par hectare. Les pertes sont difficiles à estimer pour le moment mais il pourrait y avoir « 400 à 500 euros de perte à l’hectare. J’ai mis mes animaux en bordure de marais vers le 21 mai et en à peine quatre jours, j’ai déjà dû mettre une botte de foin alors qu’habituellement, les bêtes sont autosuffisantes pendant six mois. Et cette semaine, j’ai acheté pour 2 000 euros de paille. J’ai 80 animaux au marais qu’il va falloir nourrir tous les jours pendant six mois ».

Un mauvais scénario

Face à cette situation catastrophique, les éleveurs se sont réunis lundi 25 mai pour regrouper leurs informations et ont invité, ce mercredi 27 mai, des élus - seul le maire de Saint-Lumine, Bernard Coudriau, était présent - la DDTM, la Dreal, le syndicat d’aménagement hydraulique du Sud Loire (SAH), celui du bassin versant de Grand Lieu, la Réserve naturelle nationale du lac de Grand-Lieu, la Fédération des chasseurs et celle pour la pêche à constater l’état des marais. Ces deux dernières n’avaient aucun représentant sur place.

La matinée a démarré les bottes dans la jussie et dans une ambiance tendue avec quelques éclats de voix : « on nous a demandé notre avis pour le nouvel arrêté ministériel mais il n’a pas été pris en compte », « voulez-vous encore des éleveurs ? », « personne ne voudra de ces terres », « c’est à dégoûter des personnes de s’installer ici », « il va falloir tout acheter : ce n’est plus de l’élevage ». 

Pour les éleveurs, la cause de ce « désastre » est l’arrêté ministériel en cours. « Cette année, les marais ont été inexploitables de la mi-octobre à la mi-mai. L’eau est partie trop tard. D’année en année, les règles sont modifiées et les arrêtés allongent la durée d’inondation du marais. Pour moi, c’est le scénario qui n’est pas bon », estime Michel Coudriau soutenu par les agriculteurs présents.

Devant ce constat, Hervé de Villepin, directeur du SAH, n’a pu que déplorer son impuissance : « On ne fait qu’appliquer ce que l’on nous demande. » Et les agriculteurs en sont bien conscients : les mis en cause sont bien ceux à l’origine de l’arrêté. 

En attente d’une indemnisation

« Ce qui est fait est fait. Il faut tirer des leçons de tout ça. Ce que l’on veut, c’est que ça ne s’aggrave pas et, pour cela, il faut revoir l’arrêté et l’adapter aux conditions météorologiques. Il est nécessaire que l’écoulement se fasse plus vite dès la première partie du printemps et de façon progressive. L’idée n’est pas du tout d’assécher le lac*. Avec les expertises de chacunes des parties prenantes, on devrait arriver à un compromis », explique Erwan Brient, éleveur en agriculture biologique à Saint-Mars-de-Coutais qui fait jusqu’à 800 bottes dans le marais et ne s’attend pas à en faire une centaine cette année.

Pas de pâturage, peu de fauche, des coûts supplémentaires, des pertes d’argent, trois éleveurs proche de la retraite sans repreneur… « Il va falloir que les décideurs nous donnent des réponses et qu’ils trouvent une solution pour compenser ces pertes », estime Michel Coudriau. qui attend un plan de sauvetage du marais via, comme il le suggère, le syndicat mixte du Forum des Marais Atlantiques, pôle relais du Plan national d’actions en faveur des zones humides. Tous les acteurs présents ont regretté l’absence de certains partenaires et se préparent déjà à la prochaine réunion en visioconférence, mercredi 3 juin, cette fois-ci avec le sous-préfet. 

*Régulé par le vannage de Bouaye, le niveau d’eau dans le lac doit respecter une cote prédéfinie variable selon la période de l’année et validée par un arrêté ministériel.

   

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