La chambre d’agriculture a conduit un travail de repérage des exploitants de plus de 55 ans sur les treize communes de Loire-Atlantique de la communauté d’agglomération Cap Atlantique. Objectif : état des lieux de la transmission et anticipation des cessations d’activités pour mieux cibler l’accompagnement.
Le travail de la chambre d’agriculture s’est déroulé en deux étapes : la collecte des données à partir de jurys communaux composés d’agriculteurs de chaque commune et un temps de restitution qui a eu lieu le jeudi 28 février, à Saint-Lyphard, et qui présentait les enjeux de demain en matière de transmission.
Contrairement à d’autres secteurs et à certaines idées reçues, le territoire de Cap Atlantique a su assurer le renouvellement des générations et, ainsi, maintenir depuis 2013 à la fois le nombre d’exploitations et le nombre d’actifs. En effet, on compte aujourd’hui 176 sièges d’exploitations professionnelles dans ce territoire contre 174 en 2013 (196 exploitations professionnelles en 2005). En ce qui concerne les actifs agricoles, à savoir les chefs d’exploitation, coexploitants et conjoints collaborateurs, la tendance est à une légère baisse mais qui reste anecdotique avec seulement 3 % de diminution sur la période 2013-2018.
Cette situation est suffisamment rare pour être soulignée. Plusieurs facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce constat. Le territoire attire les jeunes, notamment les transmissions parents/enfants, l’émergence de projets à haute valeur ajoutée et faible surface, la suppression des quotas laitiers offrant des perspectives de production intéressantes pour ce bassin laitier, les effets « pyramides des âges », etc.
Des perspectives de départ importantes
Si ce territoire a pu maintenir un renouvellement de ses actifs avec 55 installations depuis 2013, dont 32 installations aidées (hors saliculture), il va connaître dans les années à venir un nombre important de départs.
78 exploitants de plus de 55 ans sont identifiés à ce jour, dont 35 associés de Gaec. Sur ces 78 personnes, nous avons identifié, avec le concours des exploitants du secteur, 45 situations pour lesquelles le scénario de transmission n’est pas connu et pour lesquelles une installation a été jugée souhaitable ou à défaut envisageable compte tenu du contexte de l’exploitation et de la volonté des cédants.
Actuellement, 18 installations aidées sont assurées, probables ou en cours. Cette dynamique ne tend donc pas à diminuer. Cela dit, une inquiétude subsiste, entre autres sur les structures sociétaires familiales où la question de l’intégration de nouveaux associés reste au cœur des préoccupations qui ont été soulevées lors de cette restitution.
Il a également été rappelé que le dossier Installation-transmission est très tributaire de la notion de rentabilité des systèmes avec, d’un côté, des cédants qui, légitimement, souhaitent valoriser le fruit de leur travail au moment de la cessation d’activité et, de l’autre, des porteurs de projets qui ont l’obligation de construire des projets qui assurent une certaine rentabilité et durabilité. L’équation n’est pas évidente à résoudre mais ce territoire possède de nombreux atouts pour relever ce défi.
Xavier Pinel & Eric Pithon