Cette année encore, de nombreux dégâts de sangliers, mais aussi de corvidés lors des semis, ont été recensés. Le point avec Pierre-Michel Foucher, responsable de la commission chasse à la FNSEA 44.
Les sangliers ont causé de nombreux dégâts dans les maïs sur l’ensemble du département. Que faire ?
Pierre-Michel Foucher : En effet, cette année encore, on constate une recrudescence des dégâts de sangliers sur l’ensemble du département. Beaucoup de petits ont été prélevés lors des battues. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène. Les conditions météorologiques du printemps avec des températures douces ont engendré un renouvellement important des populations avec des portées nombreuses. L’abondance de nourriture en forêt avec la présence de nombreux glands a également participé à l’augmentation de la population de sangliers.
De nombreux prélèvements ont été réalisés mais les chasseurs ne savent plus quoi faire de la viande. Il faudrait mettre en place une filière. La Fédération des chasseurs travaille actuellement sur le sujet.
Pour ceux ayant fait une première déclaration de dégâts auprès de la Fédération des chasseurs, il faut bien rappeler l’expert afin qu’il réalise le constat définitif. Attention, ce constat doit être réalisé quinze jours avant la récolte. Aussi, la Fédération des chasseurs de Loire-Atlantique peut vous facturer les frais d’expertise si les dégâts ont été surestimés ou si au contraire les dégâts subis n’atteignent pas les seuils : 230 € (100 € pour les prairies) ou 3 % de la parcelle culturale.
A l’heure actuelle, le piégeage du sanglier ne peut être réalisé que par les louvetiers (qui procèdent également à la mise à mort de l’animal). Il est réalisé dans les secteurs, comme à Pornic, où le tir n’est pas possible pour des raisons de sécurité. A partir de janvier, la Fédération des chasseurs va dispenser des formations piégeage spécialisées sanglier qui permettront aux chasseurs de le piéger. Attention, il faudra posséder l’agrément piégeage « de base ».
La demande de piégeage sera soumise à la validité de la Fédération des chasseurs. Le piégeage ne devra pas être une priorité mais un complément au tir si vraiment il ne suffit pas ou bien dans les zones où ce dernier n’est pas possible.
D’autres espèces ont-elles causé des dégâts ?
P.-M.F. : De nombreux dégâts de corvidés nous ont également été remontés. Ces dégâts ne sont pas indemnisables mais il est important de les déclarer afin que ces espèces (corbeau, corneille, étourneau, pie) gardent leur statut d’espèce susceptible d’occasionner des dégâts (nuisible) et puissent être piégées de manière individuelle ou collective via la campagne de lutte collective organisée par Polleniz. Le dernier arrêté concernant le classement des espèces nuisibles à l’échelle départementale date de juillet 2019 et doit être renouvelé pour juillet 2022 (arrêté valable trois ans). L'instruction des demandes départementales de classement débutera dès la rentrée. La FNSEA 44 et JA44 invitent leurs adhérents ainsi que les exploitants du département à déclarer leurs dégâts, même s’ils ne sont pas indemnisables, à travers un formulaire disponible en ligne (http://urlz.fr/7EJM).
Signature : Mathilde Besnier
Photo : Agri85 – Actualités – Autres – « sanglier_chasse »