Maraîchage - Le binage sous toutes ses coutures

Mardi 12 septembre, la chambre d’agriculture Pays de la Loire organise une journée Techniques en maraîchage à Villebernier en Maine-et-Loire.

Depuis une dizaine d’années, le monde du binage se diversifie. Il n’y a qu’à faire le tour des salons agricoles et des animations terrain pour voir de plus en plus de matériels. Et pour cause, le contexte est favorable à cette pratique : augmentation de la production sous label AB, diminution du nombre d’herbicides autorisés dans les cultures, impératif de plus en plus prégnant de maîtrise des coûts de production…

En la matière, on trouve de tout, de l’outil le plus simple au plus technologique, de l’ultra polyvalent au super spécifique, pour sols lourds, pour sols légers… Et la difficulté est donc de faire le choix juste pour son entreprise.

Parmi les bineuses polyvalentes et présentes sur la quasi-totalité des exploitations, on trouve la version la plus simple : une poutre attelée et des socs (pattes d’oie, lame Lelièvre). Gestion de l’inter rang efficace mais loin du rang, coût imbattable, durée de vie quasi illimitée. Pour gagner en précision, l’ajout de doigts souples permet de travailler sur le rang et ainsi nettoyer la quasi-totalité de la surface cultivée. On peut y ajouter des disques déflecteurs pour protéger la culture des projections de terre et passer dès les premières feuilles sorties. Ce type d’outil nécessite deux personnes lors des opérations de binage et sera d’autant plus précis que l’implantation de la culture sera rectiligne (le développement du guidage tracteur a permis d’améliorer significativement la précision du binage et de passer bien plus tôt dans les parcelles). Si la vitesse de passage est faible en tout début de culture, elle peut aller jusqu’à 3 - 4 km/h une fois la culture développée. L’ajout de ces divers éléments a cependant une contrepartie. Dans sa version basique, le réglage de l’outil est rapide et simple. Le fait de s’approcher du rang demande un réglage fin de l’espacement des éléments pour détruire les herbes sans détruire la culture (opération chronophage si elle est faite pour chaque culture de l’exploitation). Le réglage hydraulique de l’inter rang pour augmenter la polyvalence des outils et la vitesse d’adaptation devrait arriver sur le marché dans les mois à venir.

Dans les parcelles plantées avec de larges inter-plants (salade notamment), la culture ne couvre pas le rang assez vite pour que le binage, avec les outils décrits précédemment, soit suffisant. La culture de salade est parmi celles où les innovations technologiques sont arrivées en premier avec le travail du sol inter-plant (bineuses intégrales). En plus des éléments bineurs sur le rang, des capteurs optiques détectent les plants. Un soc nettoie le rang et se rétracte à chaque plant détecté. L’ajout d’un guidage optique sur une bineuse fait fortement grimper le coût de l’outil, mais il permet de réaliser les opérations de binage seul et fait donc économiser sur le poste main d’œuvre. De plus, il permet de gagner en précision de binage. Ce type de bineuse avance relativement lentement, entre 1,0 et 1,8 km/h. 

Dernier challenge technique en date pour les fabricants : le binage des cultures à petit inter-rang (10 cm et moins). Ce marché se développe sur des outils très technologiques. En effet, la précision est indispensable et le guidage ne peut être manuel. 

Enfin, ce panorama ne serait pas complet sans la robotique : robot tracteur / robot bineur … Face au challenge de la précision et la raréfaction de la main d’œuvre, l’intelligence artificielle se développe en productions végétales principalement dans la gestion de l’enherbement.

Attention à ne pas sous-estimer l’importance du choix du soc qui travaillera le sol pour un binage réussi : patte d’oie, lame Lelièvre, dents, doigts souple, roues dentées…

Pour en savoir plus et voir fonctionner plus d’une vingtaine d’outils différents, rendez-vous mardi 12 septembre prochain, 14h à Villebernier (49) lors de la journée Techniques en maraîchage* organisée par la chambre d’agriculture Pays de la Loire. Inscription par mail à maraichage@pl.chambagri.fr

Maelle DE PRIESTER, Gérard BESNIER - Chambre d’agriculture Pays de la Loire

*Journée financée par la région Pays de la Loire et l’Agence de l’eau Loire Bretagne et organisée dans le cadre du plan Ecophyto II.