Énergie - Un protocole pour sécuriser les élevages

Un parc éolien de sept éoliennes est prévu à Rouans. Les diagnostics sanitaires et géobiologiques des élevages concernés ont été réalisés ce début d’année par la chambre d’agriculture Pays de la Loire.

Les travaux devraient démarrer en septembre 2024. Le futur parc éolien de Rouans, composé de sept éoliennes et développé par le groupe Valorem, sera situé au sud de la commune. Plusieurs agriculteurs sont directement concernés par cette implantation, dont le Gaec des Ruisseaux. « Trois éoliennes seront sur des terres que nous exploitons, et la plus proche sera à un peu plus de 500 mètres. On va perdre environ 2 ha », explique Nicolas Favreau, l’un des associés de l’exploitation laitière (120 prim’holstein, environ un million de litres de lait par an et 293 ha). Une indemnisation leur sera versée (pour compenser la baisse de surface et les divers impacts). Les deux associés n’avaient « aucun a priori sur ce projet. Nous connaissons d’autres agriculteurs concernés par les parcs autour de Saint-Hilaire-de-Chaléons et ils n’ont pas constaté d’effets néfastes. Dans le Pays de Retz, parmi tous les parcs éoliens déjà existants, je n’ai pas entendu de retours négatifs de la part d’éleveurs ». 

Mais l’histoire du parc éolien de Puceul est dans toutes les têtes, « alors c’est plutôt rassurant que la chambre d’agriculture fasse des études en amont ». En effet, un protocole a été mis en place pour la prise en compte des activités d’élevage dans le cadre des projets d’implantation de parcs éoliens. Il est obligatoire en Loire-Atlantique mais encore facultatif dans les autres départements de la région. Ce protocole prévoit la réalisation d’une étude d’impact recensant tous les établissements d’élevage dans un rayon de 4 km autour de la zone potentielle d’implantation des éoliennes ; d’un diagnostic élevage T0 (audit sanitaire, diagnostic des bâtiments et installations, diagnostic électrique) ; d’un diagnostic géobiologique des bâtiments d’élevage (facultatif). « Ces diagnostics, menés en amont de l’implantation des éoliennes, permettent de faire une photographie de l’élevage. Si, par la suite, l’éleveur constate un changement de comportement de ses animaux ou une baisse de performance, par exemple, on aura une base pour discuter », explique Axel Gayraud, consultant Foncier et aménagement à la chambre d’agriculture Pays de la Loire. 

Engagé dans la transition énergétique

Pour ce projet à Rouans, les diagnostics ont été faits il y a deux mois. « On leur communique les données du contrôle de performance depuis trois ans, les informations sur notre lait, les résultats d’insémination, ou encore les bilans de reproduction et la comptabilité », détaille Nicolas Favreau. Du côté du diagnostic géobiologique, une conseillère de la chambre d’agriculture se déplace dans les exploitations et élabore un plan précis des veines d’eau souterraines et des réseaux d’énergie naturelle de la terre. Parallèlement, elle réalise un diagnostic électrique de tous les équipements. Une synthèse est faite et envoyée à l’éleveur ainsi qu’à la société Valorem. « L’idée est bonne et est gérée de façon professionnelle du côté agricole. Si cela peut éviter de revoir ce qui s’est passé à Puceul, c’est positif, souligne l’éleveur qui a pour habitude d’être optimiste. Je pense que ça va bien se passer. C’est important d’avancer sur ces projets d’énergie renouvelable pour faire bouger les choses. Entre l’éolien, le photovoltaïque ou la méthanisation, le monde rural prend à sa charge cette transition énergétique. Tout le monde veut aller dans ce sens mais personne ne veut que ce soit chez soi… C’est bien quand c’est chez le voisin ! Mais je ne pense pas que ce soit au monde agricole de tout faire ; chacun doit faire sa part : l’urbain et le péri-urbain. Les gens ne se rendent pas compte de tout ce que le monde agricole fait au quotidien pour eux ».