L’herbe pousse mais la mise à l’herbe est compliquée.
Le suivi de la croissance de l’herbe a repris sur une partie des fermes du Réseau. Sur la période du 20 février au début du mois de mars, la moyenne de croissance de l’herbe sur les 15 exploitations déjà suivies s’établit à 20 kg MS/ha/j mais les conditions d’exploitation sont très compliquées.
Des conditions poussantes depuis le début de l’année
Même si la situation est différente entre exploitations, l’herbe est bien présente dans les parcelles en ce début de printemps. Les conditions sont restées poussantes cet hiver avec notamment des températures en janvier et février supérieures aux normales de saison. Cette nouvelle pousse est venue s’ajouter à l’herbe résiduelle d’automne, parfois importante quand les conditions pluvieuses de l’automne n’ont pas permis de la valoriser correctement. Des créneaux courant février ont parfois permis d’apporter des matières organiques qui ont encore « boosté » la croissance. La moyenne de hauteur des parcelles mesurées est de 7,6 cm contre en moyenne 6 cm les trois années précédentes.
Des repères tout au long de la saison
Pour ce printemps, 29 exploitations seront suivies sur la Région. Chaque semaine, nous vous communiquons la croissance de l’herbe dans ces exploitations : 20 bovines laitières, huit allaitantes et une exploitation ovine. Les hauteurs d’herbe sont mesurées dans les parcelles du circuit de pâturage. Par différence d’une semaine sur l’autre, on obtient une croissance en centimètres, convertie ensuite en biomasse grâce à des tables de densité. Par exemple, pour une prairie de RGA/TB au mois de mars, on utilise la référence de 265 kg MS/cm/ha. Une croissance de 0,5 cm sur sept jours donne : (0,5 cm x 265)/7 j = 19 kg MS/ha/j. Cette valeur de croissance vous permet de connaître l’offre en herbe actuellement sur votre exploitation :
Si vous disposez de 30 ares/UGB : 0,30 ha x 19 kg MS/ha/j = 5,7 kg MS/j. Chaque jour, la pousse de l’herbe permet d’offrir 5,7 kg MS par UGB.
Comment valoriser cette herbe ?
Avant tout, il convient de respecter les parcelles et d’attendre que les sols soient suffisamment ressuyés pour supporter les animaux.
- Le pâturage au fil permet de limiter la surface offerte et d’évaluer la portance. Si les conditions sont limites, seule une petite surface sera abîmée et cela vous permettra d’ajuster le pâturage du jour suivant en choisissant une autre parcelle. En système laitier, à la mise à l’herbe où les vaches peuvent consommer 5 kg MS : avec une hauteur entrée à 8 cm (3 cm consommables) : 160 VL/ha/j pour un pâturage, soit 60-65 m² offerts/VL.
- Limiter le temps d’accès à quelques heures par jour. Deux à trois heures peuvent suffire pour ingérer 3 à 5 kg MS si les vaches ne sont pas envoyées à l’herbe ventre plein et avec des heures de sortie régulières.
- En système allaitant, le déprimage peut être engagé sur les parcelles les plus portantes en ajustant la taille des lots. Rappel : mise à l’herbe sur le circuit de pâturage si 20 jours d’avance (hauteur moyenne 7-8 cm).
Les fortes précipitations peuvent également amener à revoir les accès aux parcelles. Ce sont souvent les chemins qui sont plus problématiques que les parcelles elles-mêmes. Aménager des chemins temporaires dans les parties plus saines des parcelles peut permettre de valoriser certaines parcelles. De même, un fil temporaire isolant certains fonds de parcelles trop humides permettra de valoriser la partie saine des parcelles.