Une pousse de l’herbe au ralenti.
La pousse de l’herbe sur la semaine passée n’est que de 15 kg de MS/ha/j. Cette pousse faible pour la saison s’explique par un déficit hydrique toujours très marqué en l’absence de précipitations significatives dans la plupart des zones. Le vent d’Est important jusqu’en milieu de semaine dernière n’a pas amélioré la situation. Ce contexte peut tout de même varier localement suite à quelques orages ayant apporté plus ou moins d’eau la semaine dernière. Des précipitations annoncées d’ici la fin de semaine pourraient laisser espérer de meilleures perspectives.
À l’approche de l’été, préserver le potentiel des prairies
Dans un contexte où la croissance est maintenant bien inférieure aux besoins des animaux dans la plupart des cas, il est important d’adapter l’alimentation du troupeau et les pratiques de pâturage pour ne pas entamer le potentiel de reprise des parcelles. Pour cela, il faut veiller à ne pas trop raser les parcelles pour ne pas ouvrir les sols à l’approche des chaleurs estivales. Les cycles de développement étant plus long à cette période, il est également important d’allonger les temps de retour sur parcelle. En système laitier, il est donc préférable d’augmenter la distribution de fourrage à l’auge pour profiter des bénéfices de l’herbe pâturée le plus longtemps possible.
La qualité de l’herbe se détériore sur les parcelles les plus desséchées. Il faut veiller à mettre en adéquation la qualité de l’herbe avec les besoins des animaux. Par exemple, en système allaitant, les sevrages des vêlages d’automne peuvent se terminer pour décharger le circuit de pâturage et complémenter à l’auge les animaux à plus forts besoins.
Faites le point sur vos stocks
Dans certains cas la distribution de fourrages conservés a déjà repris de manière conséquente. C’est d’autant plus vrai dans le nord de la région qui a connu un pic de pousse de l’herbe très écrêté et qui risque, contrairement à d’habitude, de ne pas bénéficier d’un prolongement de la pousse sur le début d’été. Pour anticiper un éventuel déficit de fourrage, faites un état des lieux des stocks grâce au bilan fourrager, en vous appuyant sur les repères du tableau ci-dessus en terme de besoin par catégorie d’animaux. Cela permettra de pouvoir se projeter à minima jusqu’à la récolte de maïs et d’adapter sa stratégie d’alimentation. Dans certaines situations des parcelles de RGI-RGH ont été récoltées ce printemps puis conservées alors que ce n’était pas prévu. Si le potentiel de fauche avant l’été est faible et que le couvert est très peu dense, on peut laisser ces dernières monter à graine (ex : RGI, RGH, trèfle violet) pour qu’elles se ressèment. On peut ainsi espérer avoir un couvert plus dense et une meilleure récolte à l’automne.
Choisir les parcelles parking
Il est temps de choisir les parcelles qui serviront de « parking » pour les animaux qui ne rentreront pas au bâtiment pendant l’été, pour éviter le surpâturage sur l’ensemble du parcellaire. Prioriser les parcelles qui seront à retourner à l’automne. À l’inverse, il faut éviter les parcelles qui sont difficiles à renouveler/labourer, même si elles sont peu productives, ainsi que les parcelles ayant un potentiel de repousse supérieur en été (parcelles humides ou riches trèfle, fétuque). À l’occasion, des parcelles de chaumes peuvent tout à fait servir de parking. Certaines parcelles pourront ainsi être enrichies en matière organique ce qui peut être bénéfique à la flore si le couvert n’est pas trop dégradé, que les espèces sont agressives (RGI, RGH) et que l’eau revient rapidement.
Action partenariale : Chambres d’agriculture Pays de la Loire, Seenovia
