Le conseil régional, la Draaf et le Département de la Vendée s’engagent de concert pour aider la filière Canard de chair.
« Nous devons sortir la filière Canard de chair de cette crise sans précédent ! Toute la filière est réunie aujourd’hui avec la DDTM, la Draaf, le conseil régional et départemental que je remercie d’être présents », a introduit Éric Coutand, vice-président de la FDSEA de Vendée, lors de la réunion qui s’est tenue la semaine dernière aux Herbiers.
Depuis quelques mois, la filière Canard de chair est en grande difficulté pour de multiples raisons notamment l’encombrement du marché suite à la reprise du canard gras après l’épisode de grippe aviaire et la forte concurrence des pays de l’est. L’arrivée du Covid-19 n’a fait qu’empirer la situation avec la baisse des exportations et la fermeture des restaurants qui sont les deux principaux débouchés de la filière. Sans oublier le maillon Accouvage qui tient une place importante dans la filière.
Isabelle Leballeur, vice-présidente du Cravi des Pays de la Loire, ajoute « qu’il y a moins de trois ans, la filière était en développement et tout s’est effondré. Malheureusement, la compétitivité de la France est mise à mal, les produits français sont de qualité mais restent chers par rapport aux produits polonais ou hongrois. Sans harmonisation des règles à l’échelle européenne nous ne pourrons être compétitifs face à nos voisins européens. »
Trois axes
Afin de permettre aux éleveurs de passer cette période difficile, des axes d’accompagnement ont ainsi été présentés par les responsables professionnels présents :
- accompagnement pour la modification des bâtiments. Les bâtiments étant spécialisés en production de canards de chair, il est nécessaire de les aménager pour permettre plus de polyvalence. Pour Éric Coutand, la polyvalence des bâtiments est sans doute la clé de la réussite de la filière pour demain. Sur ce point Lydie Bernard, conseillère régionale en charge de l’agriculture, a souhaité ouvrir ce dossier rapidement.
- Accompagnement pour l’allongement des vides sanitaires. Les éleveurs de canards à rôtir réalisent en moyenne 3,4 lots par an avec des durées de vides sanitaires de 22 jours. Dans le contexte actuel, les durées de vides se sont fortement allongées. Les éleveurs produisent donc moins de lots par an, ce qui impacte fortement leurs résultats économiques et compromet la pérennité de nombreuses exploitations. « La Profession demande une aide à l’allongement des vides sanitaires », indique Thierry Lumineau, président de la section avicole de la FDSEA de Vendée.
- Enfin, un accompagnement à la mise en place d’un plan d’adaptation. Il faut être en mesure de pouvoir accompagner vers l’arrêt d’activité les éleveurs qui le souhaitent. Ce plan devra être définis sur des critères bien précis, a souligné Daniel Boudaud, membre du Cravi.
Isabelle Leballeur a conclu la réunion en précisant l’importance de ne pas oublier le maillon Sélection accouvage très présent dans la région.
Elle a demandé à ce que l’ensemble des charges de l’exploitation soit supprimé car les reports sont très délicats pour la pérennité des exploitations. Enfin elle encourage les éleveurs à faire une demande auprès du fonds de solidarité, de la MSA, la DDFIP et autres créanciers potentiels.
Il est également primordial que l’ensemble des départements de la région se saisissent de ce sujet afin d’accompagner tous les éleveurs de la région. Pour cela une réunion doit se tenir entre le conseil régional et les conseils départementaux dans les jours à venir.