POUSSE DE L’HERBE • BULLETIN RÉGIONAL N° 23 •

De l’eau et de l’adaptation

Avec une pluviométrie qui a apporté entre 60 et 85 mm lors de la tempête Kirk, la portance des sols et l’appétence restent les facteurs limitants majeurs au pâturage actuellement malgré une croissance de l’herbe de 19 kg MS/ha/jr.

Des conditions de pâturage similaires au déprimage

Les conditions météorologiques actuelles, qui ont dégradé la portance par endroits, nous conduisent à adopter la même conduite du pâturage qu’au déprimage. L’objectif est de profiter des températures assez douces pour continuer le pâturage afin de ne pas avoir un stock d’herbe sur pied résiduel trop important au moment de la rentrée en bâtiment et ne pas pénaliser la qualité de l’herbe au printemps suivant. Cependant, il faut limiter le temps d’accès au pâturage ou baisser le chargement instantané afin de ne pas dégrader la qualité de la prairie avec une herbe rendue peu appétente due à l’excès d’eau (encombrement augmenté, valeur énergétique moyenne et excès de trèfle). Il est également préférable de continuer à complémenter les lots de génisses et vaches allaitantes ou de les alimenter en affouragement en vert au bâtiment si c’est techniquement possible.

L’objectif étant de passer partout où les conditions de portance actuelles le permettent, ne cherchez pas à viser une hauteur de sortie de pâture de 5 cm partout car l’appétence est très dégradée en conditions humides. Les animaux pourront potentiellement y retourner plus tard en saison en période plus sèche.
 

Semis des prairies sous conditions

Avec les conditions douces, il est encore possible de semer les prairies sous couvert jusqu’à la fin du mois sous conditions d’être dans des terres saines, d’avoir une portance correcte. Ensuite, le risque de gel est trop important pour des prairies de longue durée à implantation longue.

Il est préférable d’augmenter les doses de semis (ex : + 20 kg/ha en avoine) afin d’avoir une bonne couverture de sol, bien rouler pour favoriser le contact sol-graine et la germination. Veuillez également à ne pas fertiliser avant pour limiter le risque de développement de mouron au printemps prochain. 

Gérer le parasitisme 

La climatologie de 2024 est particulièrement humide, entre 650 et 850 mm en cumul de pluie selon les départements depuis le début de l’année. Elle est donc favorable aux parasitismes (paramphistome, douve, strongle) surtout pour les éleveurs qui ont pâturé ras durant l’été-automne. Il est fortement conseillé de réaliser des coprologies à la rentrée des animaux au bâtiment pour avoir une vision du niveau d’infestation sur les animaux douteux (maigres, à production laitière décevante).