Cette année, le groupe Agricultrices du Pays d’Ancenis a choisi de construire son programme de formation 2018 autour de la communication positive. Le programme a démarré avec une formation pour apprendre à préparer, construire et réaliser une interview positive avec un journaliste.
La deuxième étape consiste à se former à l’utilisation des réseaux sociaux. Avec Bénédicte Tenèze, chargée de mission à Interbev Pays de Loire, le groupe a pris conscience de la portée et de la puissance de ce mode de communication.
L’objectif de la formation était d’apprendre à décoder les clés des réseaux sociaux et à maîtriser leur utilisation pour une communication professionnelle : apporter un avis sérieux avec un point de vue supplémentaire, garder son calme, être réactif, savoir partager ses idées…
Le groupe a exprimé ses craintes : « Nous avons tous des visites sur nos exploitations qui ne sont pas sous le signe de la bienveillance. Nous sommes dépassés par cette méfiance, cette agressivité qui nous atteint. Nous souhaitons avoir les armes pour nous défendre et changer notre image. »
La nouveauté de ces réseaux est que des inconnus, des anonymes, ont une portée/un impact énorme : « Vous n’êtes pas ce que vous dites de vous mais ce que google dit de vous. »
« Il y a quelques détracteurs en France qui sont très forts médiatiquement parlant. Au niveau du monde agricole, vous êtes plus nombreux et pourtant ce sont leurs communications chocs que l’on retient et non les vôtres qui sont pourtant plus vraies. On peut faire la même chose en portant un message positif avec son téléphone en cinq secondes. Nos messages sont moins tape à l’œil mais chacun à son échelle peut jouer et porter des valeurs positives », explique Bénédicte Tenèze.
Il faut savoir aujourd’hui que 51 % de la population sont internautes et que 56 % d’entre eux sont actifs sur les réseaux sociaux. En moyenne, en 2016, les internautes ont passé 1h16 par jour sur les réseaux sociaux.
Quand un utilisateur facebook publie/partage/aime/commente une publication il y a potentiellement 338 « amis » (177 en France) qui la voient. Au niveau agricole, un éleveur sur cinq est présent sur les réseaux sociaux.
Les AgriYoutubers sont forts dans cette démarche : « Les anti sont excessivement présents sur internet. Ils profitent du vide laissé par les agriculteurs, beaucoup moins présents ou en tout cas beaucoup moins actifs. »
« C’est mieux que ce soit les agriculteurs qui parlent de leur profession plutôt que de laisser la parole à des gens qui n’y connaissent rien », conclut Bénédicte Tenèze.
Audrey CHEREAU
Conseillère d’entreprise
02 53 46 61 81
Communiquer pour déconstruire les clichés !
En parallèle des formations, le groupe a décidé de créer un calendrier 2019 pour montrer le visage féminin de l’agriculture et casser le cliché de l’agricultrice d’hier.
« Ras-le-bol des clichés et des critiques sur notre métier et notre image de femme agricultrice. Nous sommes de véritables chefs d’entreprise, nous souhaitons communiquer positivement sur la façon de vivre notre métier. »